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L'Iran et le mensonge // Siemens et Fridays for Future

13 janvier 2020

Les journaux allemands reviennent sur la crise politique en Iran et sur la proposition faite par le patron de Siemens à la figure de proue de Fridays for Future Allemagne, Luisa Neubauer.

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Hassan Ruhani
Hassan Rohani, président de la République islamique d'IranImage : picture-alliance/dpa/Bildfunk/Iranian Presidency

Revue de la presse allemande du 13.01.20 - MP3-Stereo

Heiko Maas, le chef de la diplomatie allemande, appelle l'Iran à la désescalade.

La crise politique en Iran est un des grands thèmes à la Une des journaux allemands datés de ce lundi (13.01.20). Avec aussi des critiques à l'encontre de l'entreprise allemande Siemens. 

"Le répit du régime iranien aura été de courte durée", constate l'éditorialiste de la Frankfurter Allgemeine Zeitung.

L'élimination du général Soleimani a certes touché la République islamique au plus profond, mais ses obsèques auront permis à des millions de citoyens de se ranger de nouveau du côté des autorités.

Et en Irak aussi, les appels au retrait des troupes étrangères ont pris le pas sur les manifestations anti-iraniennes.

Iran | Teheran
Manifestants contre le gouvernement à Téhéran (le 12 janvier 2020)Image : hamshahrionline.ir

Mais le tir iranien sur un avion ukrainien a relancé le mouvement de protestation. Et la FAZ estime que la République islamique ne peut plus se maintenir à coups de réformes : le journal compare la situation actuelle à celle qui a précédé la révolution de 1979.

Le Berliner Morgenpost est plus prudent : "On ne peut pas comparer la protestation avec celle contre les Etats-Unis qui ont fait descendre des centaines de milliers de personnes dans la rue. Mais la mobilisation prouve à quel point l'insatisfaction est grande en Iran."

Les Westfälische Nachrichten reviennent sur la "fureur" du peuple contre la "politique du mensonge" d'Etat. A signaler d'ailleurs un essai en page six de la FAZ sur la grande question "Qu'est-ce que la vérité ?" et la difficulté de son exigence en démocratie.

Pour die tageszeitung " les manifestations montrent la perte de confiance entre la base et le sommet. Le régime va tenter de lâcher un peu de lest pour surmonter la crise", prédit la taz, qui ne croit toutefois pas que les cicatrices se referment de sitôt avec les "mensonges des mollahs".

Deutschland Treffen Fridays for Future & Siemens | Joe Kaeser, Vorstandsvorsitzender der Siemens AG
Le patron de Siemens, Joe Kaeser, n'est pas parvenu à un accord avec les représentants de Fridays for FutureImage : picture-alliance/dpa/S. Stache

Un autre sujet préoccupe aussi les journaux : la proposition du chef du groupe Siemens à Luisa Neubauer de rejoindre le conseil de surveillance de sa branche Energie.

Or, Luisa Neubauer est la figure de proue de la division allemande du mouvement lycéen Fridays for Future pour la protection du climat, lancé par Greta Thunberg.

A 23 ans, elle réclame au groupe Siemens de renoncer à l'exploitation du charbon australien alors que le pays est ravagé par des incendies.

"Une proposition indécente," titre la Süddeutsche Zeitung qui juge, elle, "difficilement supportables" les harangues des écoliers de Fridays for Future contre des chefs d'entreprises qui ne peuvent pas changer de point de vue du jour au lendemain.

D'ailleurs le quotidien salue les appels faits aux militants écologistes de prendre des responsabilités mais il reconnaît aussi que la proposition faite à la jeune femme n'était pas possible à accepter, les rôles du militant et de l'entrepreneur n'étant pas compatibles.

Siemens Adani Australie
"Hey Siemens, votre green-washing pue", peut-on lire sur cette pancarte de jeunes qui n'ont pas apprécié la décision de Siemens de livrer du matériel à une exploitation de charbon en AustralieImage : picture-alliance/dpa/M. Balk

Pour die taz, "celui qui ne parvient pas à convaincre ses pourfendeurs avec ses arguments essaie de les acheter", et c'est exactement ce que tente le patron de Siemens avec la jeune militante Luisa Neubauer.

Le quotidien se félicite du coup de comm raté pour l'entreprise qui n'hésite pas à tirer profit du charbon australien alors que le pays est en feu, ou à faire des affaires dans le Xinjiang, en Chine, la région où des Ouïghours sont internés dans des camps.