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L'IRAN FAIT LA BOMBE...

Christophe LASCOMBES11 mars 2004

Aujourd'hui, les commentateurs de la presse allemande reviennent sur le programme nucléaire de l'Iran et sur les critiques de l'Occident reprochant à Téhéran sa dissimulation en la matière.

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La Frankfurter Rundschau relève que la déception que l'ambassadeur iranien manifeste auprès de l'AIEA montre bien que Téhéran n'a pas encore vraiment compris le changement opéré dans la politique internationale des USA et de l'Europe. Alors que l'Amérique agite le bâton, les Européens continuent de présenter la carotte au régime des mollahs. Seulement, les deux rôles sont bien mieux coordonnés que du temps du fameux « dialogue critique ». Depuis les tentatives de dissimulation de Téhéran, les Européens sont devenus beaucoup plus critiques. Mais si l'Iran a le droit de reprendre la procédure temporairement suspendue d'enrichissement de l'uranium, il a aussi le devoir de collaborer sans réserves à la lutte contre la contrebande nucléaire. Pour le General Anzeiger, de Bonn, les signes se multiplient que les ayatollahs veulent la bombe. A l'automne dernier, Téhéran avait accepté les contrôles sans réserves de l'AIEA et même reconnu certaines violations passées du traité de non-prolifération nucléaire. Mais depuis la récente manipulation des élections législatives, l'attitude des leaders religieux s'est considérablement durcie. A l'inverse, la Süddeutsche Zeitung voit dans cette victoire des mollahs la possibilité d'une nouvelle évolution de la situation. De fait, les temps semblent réellement venus en Iran pour un renouveau en politique extérieure. Au contraire des réformateurs, le camps des conservateurs, sorti renforcé des dernières élections, peut se permettre des concessions vis-à-vis de l'Occident sans crainte d'être accusé par son aile droite de trahir l'islam. En outre, l'Iran post-Khomeini a besoin d'investissements étrangers pour offrir à sa jeunesse de plus en plus frustrée travail, logements et biens de consommation. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung enfin, Berlin, Paris et Londres veulent démonter à l'exemple de l'Iran qu'il est possible d'empêcher un pays en voie de développement d'acquérir l'arme nucléaire sans pour autant renverser ses dirigeants par la force. Le problème, c'est que Téhéran n'obéit pas aux préceptes prônés par les manuels de la recherche sur la paix. Les dirigeants iraniens, ceci est de plus en plus manifeste, ne se plient aux contrôles que pour empêcher d'autres conséquences plus sévères. Ce qui ne les empêche pas de renoncer d'un iota à leur rêve de programme nucléaire.