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L'Iran joue les modèles

11 février 2011

A l’occasion du 32e anniversaire de la révolution islamique, le président Ahmadinejad a présenté la révolution égyptienne comme son héritière. Le pouvoir a multiplié ces derniers jours les arrestations d'opposants.

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Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad vendredi sur la place Azadi à Téhéran
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad vendredi sur la place Azadi à TéhéranImage : AP

Le discours du régime iranien est tristement ironique. Le président Mahmoud Ahmadinejad a prononcé vendredi un étrange discours devant des centaines de milliers de personnes réunies sur la place Azadi à Téhéran. Un discours dans lequel il s'est présenté en défenseur de la démocratie en affirmant que les Egyptiens ont le droit d'être libres et de choisir leur gouvernement : « Je dis aux peuples et à la jeunesse des pays musulmans et arabes, en particulier en Egypte, d'être vigilants. C'est votre droit d'être libres et de choisir votre gouvernement, de choisir vos dirigeants. »

Au même moment, le leader de l'opposition, l'ancien président du Parlement Mehdi Karoubi, qui vit déjà en résidence surveillée, s'est vu interdire le droit à toute visite en dehors de celle de sa femme. Selon le site Sahamnews, les autorités auraient coupés ses lignes de téléphones. Par ailleurs, d'autres représentants de l'opposition proches de Mehdi Karoubi comme Taghi Rahmani et l’ancien ministre des Affaires sociales Mohammad Hossein Sharifzadegan ont été arrêtés mercredi soir.

Pris à son propre piège

Ce durcissement du régime indique s’explique par le souci d’éviter que l'opposition utilise cet anniversaire pour relancer son action. Car il semble que le régime iranien soit pris à son propre piège. Vendredi dernier, le Guide suprême de la révolution, Ali Khamenei, a déjà appelé les Egyptiens à suivre le « modèle de la révolution islamique. » Les deux principaux opposants, Mehdi Karoubi et l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi l'ont donc pris au mot et ont appelé à une manifestation, lundi, pour soutenir les mouvements tunisiens et égyptiens.

Mais en appelant à manifester pour « la liberté et la démocratie contre la dictature », l'opposition entend protester contre les autorités iraniennes sous couvert d'afficher la solidarité prônée par le Guide suprême en personne. Cela explique la nervosité du régime iranien qui redoute l’effet de contagion et la manifestation de lundi devrait être interdite.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Sandrine Blanchard