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L'Irlande vote, l'Europe retient son souffle

Elisabeth Cadot/Jéan-Michel Bos2 octobre 2009

L'Europe a les yeux fixés sur l'Irlande où trois millions d'électeurs vont décider du sort de l'union européenne. Après un premier rejet du texte en 2008, les sondages pronostiquent cette fois-ci un "oui".

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Irland / EU-Reformvertrag / Plakat
Trois millions d'Irlandais sont conviés aux urnesImage : AP

Les partisans du traité ont cependant mis en garde contre un excès de confiance. Les résultats seront connus samedi. Tout d'abord, il faut le rappeler, l'Irlande est le seul Etat membre de l'Union européenne qui aît l'obligation, d'après sa constitution, de faire approuver le texte du Traité de Lisbonne par un référendum. Une situation fort démocratique mais qui a valu pas mal de secousses à l'Europe. En 2001, les Irlandais avaient déjà repoussé le Traité de Nice, pour le faire passer finalement 16 mois plus tard. Et en juin 2008, ils avaient lancé un gros pavé dans la mare européenne avec leur "non" au Traité de lisbonne. Or ce traité ne peut entrer en vigueur sans être approuvé par les 27 Etats membres.

Garanties "celtiques"

Alors pour sortir de cette paralysie, Dublin a accepté de faire revoter la population. En inscrivant dans le Traité quelques spécificités qui tiennent au coeur des Irlandais: l'interdiction de l'avortement, la neutralité militaire et un faible taux d'imposition. Et cette fois ci Brian Cowen, le premier ministre est monté au créneau pour le Traité: "Ce référendum, explique-t-il n’est pas une question de politique ordinaire. Cela dépasse les partis, les organisations ou les intérêts locaux. Il y va de l’avenir de notre pays."

Depuis la crise économique est passée par là. L'Irlande longtemps le parent pauvre de l'Europe a connu un développement économique fulgurant grâce à son entrée dans la communauté européenne en 1973. Et les relations avec le continent européen sont vitales pour ce pays estime le ministre des affaires européennes Dick Roche. Un second "non" de son pays serait catastrophique estime-t-il:« Cela serait tragique constate-t-il, car le Traité de Lisbonne est un bon traité. Si nous disons oui, nous aurons une europe plus démocratique et plus efficace. Et perdre cela serait une tragédie.»

Des "nonistes" irréductibles

Anti-Brian-Cowen-Werbung vor dem Amtssitz des Ministerpräsidenten in Dublin kurz vor dem irischen Referendum am 2.10.2009 über den Lissabon-Vertrag.
Une affiche de campagne anti Premier MinistreImage : DW

Un nouveau refus provoquerait en effet un développement d'une Europe à deux vitesses. Et l'Irlande paupérisée par la crise serait isolée et déconnectée du continent. Cela n'affecte pas les tenants du "non" comme le multimillionaire Declan Ganley, figure de proue des "nonistes". Il estime que rien n'a changé.Les résultats de ce scrutin décisif sont attendus pour demain samedi. La participation en sera un facteur clé.