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L’émoi ne retombe pas en RDC

29 mars 2017

La justice militaire a ouvert une enquête au lendemain de la découverte des corps des deux experts de l'ONU et de quatre de leurs guides dans la province du Kasaï central. Ils avaient été enlevés le 12 mars dernier.

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Demokratische republik Kongo UN Friedensmission Monusco
Image : picture-alliance/dpa/M. Kappeler

"Si on arrive à identifier des criminels, tout sera fait pour qu’ils soient traduits devant les juridictions compétentes." (Charles Antoine Bambara)

 Les  corps des deux experts, l'Américain Michael Sharp et la Suédo-chilienne Zaida Catalan, ont été formellement identifiés par la MONUSCO qui suit de près cette affaire, a expliqué son porte-parole, Charles Antoine Bambara:

"Le Secrétaire général a une fois de plus annoncé que tout sera fait pour que les enquêtes aboutissent. Si un acte criminel était mis á jour, tout sera fait pour que les auteurs de cet acte puissent être traduits devant les juridictions compétentes."

Mystère sur l'identité des auteurs de l’exécution

Les autorités congolaises et la MONUSCO disent attendre les conclusions de l’enquête diligentée par la justice militaire. Pendant ce temps, plusieurs observateurs accusent les miliciens Kamwina Nsapu qui sévissent depuis septembre 2016 dans la province du Kasaï central, d’être les auteurs de ce meurtre crapuleux. Une thèse à laquelle ne croit pas Me Jasmine Katshunga, avocate au barreau  de Kananga, le chef lieu de la Province du Kasaï central, mais aussi militante des droits de l'Homme. 

Le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, dit faire confiance aux autorités congolaises pour qu'elles conduisent une enquête complète.
Le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, dit faire confiance aux autorités congolaises pour qu'elles conduisent une enquête complète.Image : picture-alliance/dpa/S. Di Nolfi

"Ces gens là, nous sommes avec eux dans la ville depuis le mois de juin ou août de l’année passée. Ils opèrent en plein centre ville, et même dans les zones périphériques. Ils arrêtent et enlèvent, c’est vrai. Mais décapiter des innocents, je ne suis pas tellement sûr. Je n’arrive pas à croire que ces experts là pouvaient être tués par des miliciens"

Le Premier ministre suédois Stefan Löfven a salué la mémoire de sa compatriote, qui travaillait "sans relâche pour la paix et la justice et risqu(ait) sa vie pour sauver celle des autres".  Zaida Catalán "servait aux valeurs de la démocratie et les droits de l'Homme qu'elle avait appris de sa mère suédoise et de son père exilé en Suède durant les années sombres de notre pays", a déclaré pour sa part le ministre des Affaires étrangères chilien Canciller Heraldo Muñoz.

Révision de l'accord de siège entre l'ONU et la RDC

Des soldats congolais dans l'est de la RDC.
Image : DW/John Kanyunyu

A en croire, le Porte-parole du gouvernement congolais, les deux experts de l’ONU n’avaient pas demandé une quelconque autorisation aux autorités pour effectuer leur mission. D’ailleurs, Lambert Mendé Omalang a ajouté qu'ils n’avaient pas nécessairement besoin d’une telle autorisation conformément à l’accord de siège signé en 2000 entre l’ONU et la RDC. La question de la modification de cet  accord de siège a été évoquée au siège des Nations Unies à New-York par le Vice-premier ministre congolais, chargé des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, Léonard She Okitundu Lundula. C’était lors des débats pour le renouvellement du mandat de la MONUSCO, dont le mandat expire le vendredi 31 mars 2017. 

 

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona