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Luanda a convaincu Kabila Joseph de partir

17 août 2018

L'Afrique du sud, l'Angola ou le Rwanda ont été à la manœuvre dans la résolution de la crise politique en RDC et le retrait de Joseph Kabila.

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Joao Manuel Goncalves Lourenc Verteidigungsminister Angola
Image : picture alliance/dpa/R.Jensen

Depuis janvier déjà, le ministre angolais des Affaires étrangères avait clairement déclaré que le président Joseph Kabila ne pouvait pas faire un troisième mandat. Le chef de la diplomatie angolaise avait d'ailleurs ajouté qu'il était en contact avec les présidents de la conférence des pays des Grands Lacs et que le président congolais devait leur dire quel était son agenda.   

C'est dans ces conditions que deux jours avant de prendre sa décision de ne pas briguer un troisième mandat, Joseph Kabila s'est rendu à Luanda pour échanger avec le président Joao Lourenço.

 

 Pression diplomatique de Luanda

 

Selon le Dr. Didier Péclard de l'université de Genève  - qui y dirige aussi le Master en Études africaines, il est difficile de connaître les raisons qui ont conduit Joseph Kabila à ne pas se représenter. En revanche, la nouvelle politique étrangère de l'Angola est différente depuis l'arrivée au pouvoir de Joao Lourenço.  

" Pour Joao Lourenço , il était très important d’avoir un successeur. On l’a vu très actif au côté du président Français Emmanuel Macron dans les visites qu’il a faites en France en Juin sur le dossier de la RDC. On l’a vu très actif aussi au côté du président Paul Kagamé, président en exercice de l’UA", avant d'ajouter : "Je crois que l’influence que pourrait avoir éventuellement l’Angola dans cette décision est à voir dans un contexte plus large. Un contexte avant tout continental qui à avoir avec la politique de l’UA et de la SADC pour l’Afrique Australe", explique Didier Péclard.

Le 3 août, le président angolais avait affirmé avoir "reçu des garanties" de la part du président congolais Joseph Kabila au sujet des élections en  République démocratique du Congo (RDC) après une rencontre à Luanda. 

 

L'autre poids lourd du continent

 

C'est l'Afrique du Sud qui a joué un rôle non moins important dans la résolution de la crise en RDC.

Lorsque le président Joseph Kabila a fait le choix de son "dauphin" pour lui succéder, le président sud africain s'est déplacé à Kinshasa pour féliciter le président Kabila. Signe que l'Afrique du Sud a aussi joué un rôle dans la décrispation politique en RDC. Même si Didier Péclard reste prudent sur l'engagement sud africain. "Je ne suis pas sûr que ce soit l’Afrique du Sud qui ait le plus de poids dans la question de la RDC. Je vois plutôt l’UA avec le Rwanda et Paul Kagamé en tête et éventuellement l’Angola et bien sûr l’Union européenne, la Belgique, la France qui ont également une influence sur ce dossier", rappelle Didier Péclard. 

A l'ouverture du sommet  de la Communauté de développement de l'Afrique australe ce vendredi à Windhoek, en Namibie, le président congolais Joseph Kabila a assuré qu'il n'acceptera aucun "chantage" pour l'organisation de la présidentielle du 23 décembre.