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L'UE au chevet des banques espagnoles

11 juin 2012

« L'Europe est capable d'agir. » Voilà comment Berlin a salué la décision des ministres des Finances de la zone euro de sauver les banques espagnoles et de mettre jusqu'à 100 milliards d'euros à disposition de Madrid.

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Les banques espagnoles en mauvaise posture à cause de leurs prêts immobiliers toxiques
Les banques espagnoles en mauvaise posture à cause de leurs prêts immobiliers toxiquesImage : REUTERS

Le gouvernement de Mariano Rajoy, après avoir longtemps hésité à demander de l'aide, se félicite de cette décision et évoque même une "victoire de l'euro". Il dispose désormais d'une ligne de crédit considérable pour renflouer ses banques. Jusqu'à 100 milliards d'euros. D'après les analyses du Fonds monétaire international (FMI), il suffirait d'ailleurs d'une tranche plus modeste pour renflouer les banques espagnoles, asphyxiées par leurs prêts immobiliers toxiques. Elle tournerait autour de 40 millliards.

Madrid veut en tout cas attendre les résultats d'une évaluation externe des besoins en capitaux de ses banques pour déposer une demande officielle. En échange, l'Espagne devra accepter un contrôle de l'Union européenne et du FMI sur la restructuration de ses établissements bancaires, mais c'est la seule contrepartie. L'Union européenne a donc la main plus légère que pour d'autres plans de sauvetage, comme par exemple pour le Portugal ou la Grèce...

Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy se félicite du sauvetage des banques par la zone euro
Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy se félicite du sauvetage des banques par la zone euroImage : Reuters

Un répit de courte durée

L'Allemagne se réjouit que la demande d'aide vienne de l'État espagnol et que l'État en assume la responsabilité. Berlin s'est opposée avec force à ce que les banques espagnoles s'adressent directement aux mécanismes d'aide européens. Mais du coup, cette aide ressemble beaucoup à un plan de sauvetage qui ne veut pas dire son nom. Et le petit Portugal, qui doit appliquer un rigoureux programme d'austérité en échange des quelque 78 milliards d'euros accordés au pays en 2011, se plaint qu'il y ait deux poids et deux mesures.

Mais surtout, de nombreux analystes font remarquer que l'argent étant accordé par le canal du gouvernement espagnol, cela veut dire que la dette espagnole va augmenter. Et pour ce pays en pleine récession, au chômage galopant, le répit risque d'être de courte durée. À plus forte raison si le résultat des élections grecques plonge la zone euro dans les turbulences, voire la panique... Seule une union budgétaire et bancaire européenne assortie de contrôles stricts pourrait redonner la confiance nécessaire. Mais on n'en est pas encore là.

Auteur : Elisabeth Cadot
Edition : Marie-Ange Pieorron