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L’UE lève ses sanctions contre deux personnalités de la RDC

9 décembre 2019

L’UE a décidé de lever ses sanctions contre l’ancien porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, et l'ex-chef de la sécurité intérieure et de l’Agence nationale des renseignements, Roger Kibelisa. 

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Le Conseil de l'Union européenne
Image : picture-alliance/dpa/AA/M. Yalcin

"Nous serons vigilants sur la situation en RDC" Maria Arena

L’Union européenne avait sanctionné l'ancien haut responsable de l’Agence nationale des renseignements, Roger Kibelisa, pour son rôle présumé dans la répression des manifestations de l’opposition entre fin 2016 et 2018.

Lambert Mende Omalanga, ancien porte parole du gouvernement congolais
Lambert Mende, ancien porte parole du gouvernement, n'est plus sur la liste des personnalités sous sanction de l'UE.Image : imago/ITAR-TASS

Quant à Lambert Mende, ancien porte-parole du gouvernement, il est mis en cause dans une politique répressive envers les médias et pour avoir fait obstacle à une solution consensuelle et pacifique en vue de la tenue d’élections en RDC. Les élections ayant pu se tenir, les motifs de ces sanctions ne tiennent plus selon le Conseil l'Union européenne. 

Aujourd'hui, Lambert Mende dénonce une injustice: "Je suis d’abord un patriote congolais et je ne veux pas qu’on puisse considérer qu’on a eu la possibilité de me soulager. Jusqu'à aujourd'hui, j’ignore pourquoi j’ai pu figurer sur la liste des 14 personnes sanctionnées. On ne m'a jamais dit ce qu’on me reprochait."

Une décision qui suscite l'incompréhension

L’eurodéputée belge Maria Arena dit ne pas comprendre pourquoi les sanctions sont levées et regrette que le Parlement dont elle est membre n’ait pas le pouvoir de revenir sur cette décision du Conseil.

Le Parlement de l'Union européenne
Le Parlement de l'Union européenne n'a pas le pouvoir de revenir sur la décision du Conseil.Image : Reuters/V. Kessler

"Il s’agit d’une décision du Conseil et nous n’avons pas la possibilité au niveau du Parlement de stopper la décision malheureusement. Bien entendu, nous serons vigilants sur la situation en RDC", explique-t-elle. 

Du côté de l'Association africaine de défense des droits de l'Homme (ASADHO), on dénonce l'impunité.

"Mais toutes les infractions qu’ils avaient commises par rapport à la loi, la constitution, par rapport aux instruments juridiques internationaux - on en fait quoi ?", se demande Jean-Claude Baka qui préside la branche katangaise de l'ASADHO. "Parce que les élections ont eu lieu, alors il faut les laisser ?", s'interroge le défenseur des droits de l'Homme.

"Non, moi je ne suis pas de ceux-là qui croient que les sanctions qui avaient été maintenues contre Lambert Mende et Roger Kibelisa doivent être levées pour blanchir tous ces bourreaux. Je trouve qu’il faut que justice soit rendue. Pourquoi on doit blanchir X et diaboliser Y ?", ajoute Jean-Claude Baka.

Le mouvement de Lutte pour le changement, LUCHA, accuse le président Félix Tshisekedi d’avoir facilité cette levée de sanctions contre Lambert Mende et Roger Kibelisa.

En effet, le président Félix Tshisekedi avait demandé, lors de sa visite en septembre à Bruxelles, un allègement de ces sanctions qui visent les 14 personnalités, proches de Joseph Kabila, son partenaire au sein de la coalition gouvernementale.

Nafissa Amadou Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique