L'un démissionne l'autre est exclu
1 août 2008Ehud Olmert ou le "bilan catastrophique d'un mandat“ titre die Tageszeitung pour qui l'annonce de cette démission est certes une bonne nouvelle mais une nouvelle sans conséquence. Le chapitre Ehud Olmert restera l'un des plus courts dans les livres d'histoire ajoute le quotidien. Après deux ans et demi passés à la tête du gouvernement, il quitte le pouvoir sans le moindre succès, excepté à la rigueur la conférence de paix d'Annapolis. Une conférence qui, comme beaucoup d'autres de ce genre, promet beaucoup mais produit peu. Contrairement à ses prédécesseurs, on ne retiendra donc d'Ehud Olmert qu'un goût amer : un mélange de souvenirs liés à la longue liste des victimes de la guerre du Liban et à celle, interminable, d'affaires de corruption.
Pour la Frankfurter Rundschau, la démission du Premier ministre est une "démission à crédit". II partira au plus tôt fin septembre voire même plus tard si un remaniement de gouvernement n'est pas possible. Cela rend les perspectives relatives au processus de paix au Proche-Orient troubles. Si Ehud Olmert tient vraiment à ce dernier, il doit tout faire pour préserver une certaine continuité. Zipi Livni, la chef des négociations avec les Palestiniens, est la seule, selon le quotidien, qui puisse garantir cette continuité. On murmure qu'Olmert, pour des questions de rancune personnelle, veut l'empêcher de lui succéder. Mais s'il veut au moins sauver sa crédibilité politique, il doit absolument passer ce cap.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung s'intéresse elle aux potentiels intéressés pour prendre la succession d'Ehud Olmert. Les jeux d'intrigues sont lancés au sein de son parti, le parti Kadima, notamment entre le ministre des Transports Mofaz et la ministre des Affaires étrangères Livni. Le travailliste Ehud Barak compte lui aussi parmi les interessés. De l'autre côté, les Palestiniens ont souligné que les pourparlers avec Israël continuaient avec ou sans Olmert. C'est compréhensible. Ils veulent tout faire pour éviter qu'un homme comme Benjamin Netanyahou, le chef du Likoud, le parti israélien néoconservateur, arrive au pouvoir. Chose possible en cas d'élections anticipées. Les Arabes se rappellent avoir eu affaire avec lui, du temps où il était Premier ministre entre 1996 et 1999 à une vrai tête de mule. Il est clair qu'ils préfèrent donc discuter avec d'autres Israéliens.
C'est d'un très mauvais œil que la Süddeutsche Zeitung, comme beaucoup d'autres quotidiens allemands d'ailleurs, voient l'exclusion du parti social-démocrate allemand SPD de Wolfgang Clement, ministre de l'économie sous le gouvernement de l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder. Wolfgang Clement est peut-être arrogant et peut-être a-t-il commis beaucoup de fautes. Mais l'expulsion d'un homme qui s'est investi pendant 38 ans au service du parti social démocrate est inappropriée. Elle est surtout catastrophique pour le SPD car elle montre combien certains de ses membres ont du mal lorsqu'il s'agit de faire preuve de liberté d'opinion et de tolérance.