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L'un revient, l'autre part

Anne Le Touzé15 avril 2008

En Une des journaux allemands ce matin, le retour au pouvoir de Silvio Berlusconi en Italie, mais également la démission, en Allemagne, du ministre-président de Saxe, Georg Milbradt.

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C'est reparti pour un troisième mandat de Silvio Berlusconi.
C'est reparti pour un troisième mandat de Silvio Berlusconi.Image : AP

Les bras en croix tel un prophète – un Christ, même – Silvio Berlusconi harrangue la foule. Derrière lui se détachent les lettres de son nom, immenses en bleu sur fond vert, blanc et rouge - les couleurs de l'Italie. "Le manège est libre pour le magicien de la politique", commente la Süddeutsche Zeitung, à qui l'on doit cette photo. Les déclarations de campagne de Silvio Berlusconi laissent craindre qu'il va de nouveau utiliser son pouvoir pour combattre la justice, conforter son empire médiatique et alimenter son égo de patriarche. Certes, le président de l'alliance "Peuple de la liberté" a promis de réformer le pays, mais on sait d'expérience qu'il ne faut pas en croire un mot.

Les Européens non plus ne peuvent pas attendre grand chose du futur président du Conseil, estime pour sa part le Kölner Stadt-Anzeiger. Plus que tout autre responsable politique, Silvio Berlusconi a montré qu'il faisait peu de cas des institutions européennes. Pour le "Cavaliere", la politique étrangère se résume à entretenir des amitiés forcées ou véritables, avec des hommes comme George Bush, Vladimir Poutine ou l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair.

"Encore lui", titre la tageszeitung, qui rappelle qu'en 2001, l'Europe avait été choquée de la réélection de Silvio Berlusconi et y avait vu un avertissement fatidique. Aujourd'hui, le retour du populiste ne suscite qu'un haussement d'épaule: le "phénomène Berlusconi" n'est plus considéré comme une menace pour l'Europe, mais comme un symbole de la déchéance de l'Italie.

Georg Milbradt démissionne suite aux critiques concernant sa gestion de la crise de la banque régionale Sachsen LB.
Georg Milbradt démissionne suite aux critiques concernant sa gestion de la crise de la banque régionale Sachsen LB.Image : AP

Die Welt commente la démission de Georg Milbradt, à qui la faillite de la banque régionale Sachsen LB a coûté son poste de ministre-président. Malgré les turbulences de ces dernières années, écrit le journal, la région de Saxe doit beaucoup à Georg Milbradt. Parmi ses réussites incontestables, on retiendra une politique financière irréprochable, un développement rapide de l'infrastructure et l'installation de nombreuses grandes entreprises dans la région. Mais l'affaire montre qu'un bon expert ne fait pas nécessairement un bon monarque.

Le départ de Georg Milbradt, écrit enfin la Frankfurter Rundschau, marque la fin de l'ère coloniale de l'unité allemande. Les "nouveaux Länder" – au demeurant plus si nouveaux que ça – ont gagné en assurance. Ils ne se laissent plus prendre par la main et montrer le chemin, mais creusent eux-mêmes leur voie.