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L'Union (dé) fait la force...

Christophe Lascombes28 octobre 2010

La presse allemande revient aujourd'hui sur les modifications prévues par Berlin dans sa politique vis-à-vis des étrangers mais s'intéresse d'abord aux chiffres du chômage qui connaît son taux le plus bas depuis 18 ans.

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Avec moins de 3 millions de chômeurs, l'Allemagne remonte la pente.Image : AP

Dans le concert de louanges, il est incontestable que la Ministre du Travail, Ursula von der Leyen, s'attribue un mérite qui ne lui revient pas, constate la Frankfurter Rundschau. Ce gouvernement n'est en rien responsable de cette évolution positive. Ses plus importantes actions dans ce domaine, à savoir la restructuration du Pôle Emploi allemand et la redéfinition des montants de l'aide sociale, lui ont été imposées par le Tribunal Constitutionnel. Et la coalition de Berlin ne peut rien non plus à la relance de la conjoncture.
Certes, moins de trois millions de chômeurs, c'est un beau succès, renchérit die Welt. Pour la première fois, l'objectif du plein emploi ne semble plus être une chimère. Ce n'est donc pas le moment d'arrêter le train des réformes et de « casser la mécanique ». Pour les agences pour l'emploi allemandes, le problème le plus crucial est celui des chômeurs de longue durée. Pour qu'eux aussi aient une chance sur le marché de l'emploi, celui-ci doit devenir encore plus flexible. Seulement voilà, les sociaux-romantiques veulent empêcher cela par tous les moyens.
La Süddeutsche Zeitung s'interroge : « Ne serait-il pas temps de donner un coup de pouce aux employeurs pour qu'ils résistent à la tentation de recourir uniquement au travail temporaire ou aux contrats à durée déterminée dans les périodes d'embellie économique ? » Lorsque le gouvernement se plaint de l'héritage lourd à porter de ses prédécesseurs, en voilà un que l'on pourrait éliminer, dit le journal.

Arbeitslose Bundesagentur für Arbeit
Le chômage de longue durée reste le dossier le plus brûlant de la politique de l'emploi en Allemagne.Image : AP

Le droit au retour pour les victimes de mariages forcés

Deutschland Grabstelle der Türkin Hatun Sürücü
Hatun Sürücu refusait le mariage forcée que sa famille exigeait d'elle. Son frère l'a tuée.Image : picture-alliance/ dpa

Si le chômage reste un sujet important, la Tageszeitung préfère faire sa Une sur les modifications voulues par Berlin en matière de droit des étrangers. La coalition veut punir le mariage forcé et accorder le droit au retour aux femmes victimes d'une union forcée dans leur pays d'origine. Aucune loi ne pourra empêcher ces actes. Le seul succès possible réside dans une politique sensible et ciblée de prévention et d'assistance aux victimes.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, c'est justement parce que les patriarches musulmans refusent cette dénomination, au motif qu'elle criminalise ce qui est pour eux une évidence culturelle, que le mariage forcé doit officiellement devenir un délit. C'est la seule manière de leur faire comprendre que contraindre quelqu'un au mariage est un crime en soi, indépendamment du fait que cette union soit contractée en Allemagne ou ailleurs, conclut le quotidien.

Auteur : Christophe LASCOMBES
Édition : Fréjus Quenum