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L'Union européenne durcit sa politique envers Israël

Klaus Jensen, Philippe Pognan19 juillet 2013

Alors que le secrétaire d'État américain John Kerry termine sa tournée diplomatique au Proche-Orient, l'Union européenne publie ses lignes directrices, excluant les territoires occupés de la coopération avec Israël.

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Image : picture-alliance/dpa

Après avoir consulté les plus hauts représentants israéliens et palestiniens, John Kerry estime que l'on peut espérer une reprise du dialogue. Un dialogue interrompu en 2010 en raison de profonds désaccords sur les colonies de peuplement juives dans les territoires occupés.

De son côté, l'Union européenne restreint désormais ses accords d'aide en direction de l'État hébreu : à partir du 1er janvier 2014, toute aide européenne à Israël excluera les territoires occupés.

Israël s'indigne

La presse clame que l'Union européenne boycotte l'État hébreu. Des députés de la Knesset estiment qu'après la carotte, Bruxelles sort maintenant le bâton. Le chef du gouvernement israélien, Benyamin Nétanyahou aurait dit que l'UE tente de fixer les frontières d'Israël par des pressions économiques et non plus par les négociations. En fait, à partir du 1 janvier 2014, tout projet israélien financé par l'Union européenne ne pourra se réaliser que sur les territoires israéliens situés à l'intérieur des frontières d'avant la Guerre des Six Jours, en 1967. C'est-à-dire que Bruxelles ne financera plus aucun projet israélien en Cisjordanie, à Jérusalem-Est, dans la bande de Gaza, ni dans le Golan.

Israel Kosmetik Ahava
Produits cosmétiques Ahava à l' Eden Roc Hotel de Miami BeachImage : AP

Pas de rétroactivité

Les anciens contrats ne seront pas touchés de manière rétroactive. Ce que regrettent de nombreux politiciens européens, comme par exemple Alexandra Thein, du parti libéral allemand FDP :

« Ahava par exemple, cette grosse entreprise de produits cosmétiques à base de sels marins qui a son siège sur la Mer Morte, a reçu jusqu'ici un million d'euros pour le financement de ses recherches. Cela ne serait plus possible à partir du 1 janvier 2014. »

Malgré tout, ces lignes directrices, publiées ce vendredi, ont une portée symbolique non négligeable, estime Jochen Hippler, professeur de sciences politiques à l'Université Duisbourg-Essen :

Jochen Hippler
Jochen Hippler, de l'Institut pour le Développement et la paix de l'Université de DuisbourgImage : picture-alliance/ dpa

« Jusque-là, on bougeait à un rythme d'escargots dans cette direction. Maintenant, on a fait un pas de plus. Au moins, ce pas symbolique montre que l'Union européenne, malgré toutes ses contradictions et ses divisions, pense quelquefois ce qu'elle dit. »

Avec cette décision, Bruxelles reconnaît de manière implicite que les colonies de peuplement dans les territoires occupés sont contraires au droit des peuples. Aucune autre mesure restrictive de l'Union européenne contre des entreprises israéliennes dans les territoires occupés n'est prévue actuellement.