Comment la France lutte contre les terroristes | PROGRAMME | DW | 13.07.2021
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PROGRAMME

Comment la France lutte contre les terroristes

Le chercheur Marc Hecker (IFRI) explique la façon dont l'Etat lutte contre les terroristes en France, et le serrage de vis envers ceux qui sont ressortissants étrangers.

La lutte contre les groupes terroristes dans le Sahel a occupé une bonne place dans les discussions lors du sommet Afrique-France, la semaine dernière. Mais la France lutte aussi contre des réseaux et des actes terroristes sur son propre territoire.

Depuis 2015, plus de 250 personnes sont mortes dans des attentats en France et de nombreuses attaques ont été déjouées.

Andreas Noll, de la DW, s’est entretenu pour en savoir un peu plus sur la question, avec un expert en terrorisme : Marc Hecker, directeur de recherches à l’IFRI, l’Institut français des relations internationales, basé à Paris, et auteur de "La guerre de vingt ans. Djihadisme et contre-terrorisme au XXIe siècle", paru en 2021 aux Editions Robert Laffont. Il est notre invité cette semaine.

Titres de séjour à réexaminer

Le discours du ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est sans équivoque : le mois dernier, il a enjoint les préfets à intervenir rapidement et sans atermoiement quand des ressortissants étrangers s’étaient rendus coupables d’actes criminels. Cela signifie que leur titre de séjour en France doit être réexaminé et que l’administration doit procéder à davantage d’expulsions en cas de crimes graves, comme les meurtres, le trafic de drogue ou, pour reprendre un autre exemple cité par le ministre : le viol.

Au premier écart, les personnes concernées reçoivent un avertissement par la poste, un rappel à la loi et on les informe que leur autorisation séjour peut leur être retirée en cas de récidive.

Par ailleurs, l’Etat dispose d’un fichier qui recense les personnes soupçonnées de radicalisation. C’est le FSPRT, pour "Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste".

Environ 23.000 personnes y sont fichées et 1115 d’entre elles seraient en situation irrégulière. Parmi ces dernières, 601 personnes ont été expulsées ces trois dernières années dans leur pays d’origine – ce qui représente une grosse moitié des individus concernés.

Les autres, qui peuvent constituer un danger pour la société, ils sont pour la plupart en passe d’être expulsés ou derrière les barreaux.

Changement de profil des terroristes

Ces dernières années, le profil des terroristes actifs en France a changé : pour la plupart, ceux qui ont perpétré les dernières attaques n’étaient plus des ressortissants français ni même des personnes d’une autre nationalité mais ayant grandi en France ; il s’agissait d’immigrés, souvent entrés clandestinement dans le pays.

Le fichage de toutes ces personnes qui sont passées sous les radars demande des moyens très importants aux services de renseignement.

Mais une fois que les autorités ont procédé à leur arrestation, leur expulsion n’est pas toujours chose aisée : tout dépend de leur pays d’origine et des dangers qu’ils pourraient encourir en cas de retour là-bas. La France s’est engagée à veiller à ce que leur intégrité physique et leurs droits soient respectés, même s’ils devaient atterrir en prison.

Sans compter que les pays d’origine ne sont pas toujours ravis de voir revenir des criminels sur leur territoire, qui peuvent mettre en danger leur population, d’autant que ces Etats disposent souvent de moins de moyens de surveillance que la France et qu’ils ont beaucoup à faire avec leurs ressortissants qui sont partis en zone de guerre, comme ces Tunisiens partis en Syrie faire le djihad.

Droits et Libertés est une émission préparée, présentée et réalisée par Sandrine Blanchard