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"Made in Germany great again"

6 février 2019

L'Allemagne s'inquiète de voir ses entreprises à la traîne face à la concurrence internationale, notamment de la Chine. Alors le ministre de l'économie a lancé une nouvelle stratégie industrielle nationale.

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Klimawandel | Symbolbild
Image : imago/E. Stengel

Le plan de Peter Altmaier vise notamment à soutenir financièrement les grands groupes allemands et à les protéger de l'appétit de rachat des investisseurs étrangers. "Made in Germany great again", titre la Tageszeitung. Sur la photo en Une, on voit un ministre allemand de l'économie tout sourire, les mains croisées derrière la tête, dans la pose farniente d'un vacancier.  Mais le journal ne partage pas du tout cette satisfaction et ne manque pas de critiquer vertement la nouvelle stratégie industrielle nationale 2030. "Rien que le nom est pompeux", écrit le quotidien de gauche. Les grandes entreprises que le ministre de l'économie veut soutenir, comme Thyssen, BASF ou la Deutsche Bank, "viennent du 19e siècle et dominent leurs secteurs. Une aide de l'Etat est inutile, d'autant que la plupart de ces groupes font des profits exorbitants."

Là où le journal donne raison au ministre, c'est " lorsqu'il dit que l'Industrie allemande est en train de rater le futur. Les groupes automobiles en sont le meilleur exemple. Ils produisent encore des voitures qui roulent au diesel, quand les pays étrangers misent depuis longtemps déjà sur la mobilité électrique."

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la nouvelle stratégie est loin de répondre aux exigences de l'économie de marché. Le journal estime qu'il y a quelque chose de "prétentieux" dans la démarche et se demande "comment des fonctionnaires du ministère pourraient-ils mieux savoir que les marchés, les entrepreneurs et les scientifiques ce que veulent les clients et la manière dont la technologie ou certains secteurs vont se développer."

Peter Altmaier veut protéger les champions nationaux, mais aussi créer des champions européens capables de résister à la Chine. C'est raté, puisque Bruxelles vient de s'opposer à la fusion entre l'allemand Siemens et le français Alstom car celle-ci pourrait être néfaste pour la concurrence et les consommateurs.

La Süddeutsche Zeitung dénonce "l'arrogance et l'ignorance" de la France et de l'Allemagne face à Bruxelles. Le journal se félicite ainsi que la pression politique n'ait pas eu raison du principe de libre concurrence. Toute politisation "fragiliserait la crédibilité" de la Commission européenne.

 

Discours sur l'état de l'Union : Trump a sombré dans l'ennui

Les journaux allemands reviennent également sur le discours sur l'état de l'Union de Donald Trump, qui s'est adressé mardi soir au deux chambres du Congrès réunies. C'est "toujours la même chanson", selon Die Zeit. "Trump a paru sans idées, a même semblé s'ennuyer."

Le journal remarque l'absence de cap, alors que Donald Trump a passé son temps à louer la santé économique du pays et le patriotisme d'un passé américain glorieux.

Die Zeit note que Trump n'a donc pas parlé de "l'état catastrophique des écoles, des emplois précaires, des bas salaires dans le secteur des services, de la dette colossale des étudiants. Il y aurait donc beaucoup à faire pour un président qui veut encore rester six ans au pouvoir." 

Un discours de l'Union décevant donc, "mais la plupart des Américains le savent, conclut le correspondant de la Tagesschau à Washington : le Trump qui lit le téléprompteur n'est pas le vrai Trump. Le vrai, lui, se trouve sur Twitter."

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais