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Mahmoud Darwich, poète de l'exil

Carine Debrabandère11 août 2008

C'était le plus grand poète palestinien : Mahmoud Darwich s'est éteint samedi dans un hôpital de Houston, aux Etats-Unis, des suites d'une opération du coeur. Il était âgé de 67 ans.

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Palestinian poet and journalist Mahmoud Darwish reads during his poetry show in the northern Israeli city of Haifa, 15 July 2007. Darwish, seen as a symbol of Palestinian nationalism, made his first appearance in Israel on Sunday since his self-imposed exile from Israel, where he lived until 1971. EPA/GIL COHEN MAGEN / POOL +++(c) dpa - Bildfunk+++
Le dernier recueil de Mahmoud Darwich "Comme des fleurs d'amandier ou plus loin" est paru chez Actes SudImage : picture-alliance/ dpa
Waffenruhe in Gaza Familien am Strand.jpg Palestinians relax on the beach during the second day of a truce in Gaza City, Friday, June 20, 2008. Guns went quiet as a six-month truce between Israel and Gaza Strip militants took effect early Thursday, marred only by widespread skepticism about its ability to hold. The cease-fire, which Egypt labored for months to conclude, aims to bring an end to a year of fighting that has killed seven Israelis and more than 400 Palestinians, many of them civilians, since the Islamic militant group Hamas wrested control of Gaza a year ago. (AP Photo/ Hatem Moussa)
Camp de réfugiés palestiniens non loin de RamallahImage : AP

Mahmoud Darwich est originaire de Biroueh, près de Haïfa, un petit village de Galilée détruit comme des centaines d'autres par l'armée israélienne en 1948. La création d'Israel représente pour les Palestiniens la « Naqba », la catastophe. C'est ce nom, « Naqba », que Mahmoud Darwich donne à l'un de ses premiers poèmes. Il a alors douze ans et se fait plutôt mal voir par le gouverneur de sa province. Mais le jeune homme, brillant en lettres, dépasse vite les conflits dans l'écriture. Il apprend l'hébreu, qu'il parle et écrit couramment. Il poursuit ses études à Haïfa et découvre la politique.

An Israel soldier rests as he sits at a check point leading to Karni cargo crossing between Israel and the Gaza Strip, Wednesday, June 25, 2008. Gaza militants fired three rockets into southern Israel Tuesday, lightly wounding two Israelis. It was the first attack since the truce took effect last Thursday. Israel responded by closing Gaza's border crossings, which are used to deliver food and basic supplies into the area. (AP Photo/Ariel Schalit)
Point de passage israélien dans la Bande de GazaImage : AP

En 1970, il est à Moscou, pour des études d'économie. Son chemin se poursuit au Caire et à Beyrouth, où il travaille comme chercheur et journaliste. Une vie d'errance, qu'il traduit dans l'un de ses plus beaux poèmes « Mon pays est une valise ».


C'est à Beyrouth que Mahmoud Darwich rejoint l'OLP, l'Organisation de libération de la Palestine, pour démissionner en 1993 du comité exécutif de l'organisation. 1993, c'est la signature des accords d'Oslo. Le poète n'apprécie guère une paix qu'il dit « au rabais », où il n'est pas assez question, selon lui, des réfugiés palestiniens et des colonies juives.

Waffenruhe in Gaza Familien am Strand.jpg Palestinians relax on the beach during the second day of a truce in Gaza City, Friday, June 20, 2008. Guns went quiet as a six-month truce between Israel and Gaza Strip militants took effect early Thursday, marred only by widespread skepticism about its ability to hold. The cease-fire, which Egypt labored for months to conclude, aims to bring an end to a year of fighting that has killed seven Israelis and more than 400 Palestinians, many of them civilians, since the Islamic militant group Hamas wrested control of Gaza a year ago. (AP Photo/ Hatem Moussa)
Une journée à la plage dans un rare moment de paixImage : AP

« Nous souffrons d'un mal incurable qui s'appelle l'espoir", écrit-il, "espoir de libération et d'indépendance. Espoir d'une vie normale où nous ne serons ni héros, ni victimes. Espoir de voir nos enfants aller sans danger à l'école. Espoir pour une femme enceinte de donner naissance à un bébé vivant, dans un hôpital, et pas à un enfant mort devant un poste de contrôle militaire. »

Cette violence au quotidien, Mahmoud Darwich la vivait depuis treize ans. Epris d'espoir, il était revenu en 1995 à Ramallah, non loin de sa terre natale, à la création de l'Autorité palestinienne. Son poème le plus célèbre demeure « Identité», écrit en 1964. Le thème : la carte d'identité israélienne, obligatoire pour exister en territoire occupé.