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Maigre bilan du G20 à Toronto

Henrik Böhme/Elisabeth Cadot/ Marie-Ange Pieorron28 juin 2010

Réduire les dettes sans étouffer la croissance, voilà le compromis issu du sommet du G20 à Toronto qui réunissait les grandes nations industrielles jusqu'à dimanche

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French President Nicolas Sarkozy, right, Russian president Dmitri Medvedev, left, and German Chancellor Angela Merkel decide how to shake hands in three during their trilateral meeting on the sidelines of the G20 Summit inToronto Sunday, June 27, 2010. (AP Photo/Eric Feferberg, Pool)
La chancelière Angela Merkel remporte un demi-succèsImage : AP

Le double sommet du G8 et du G20 se termine sur une victoire en demi-teinte pour la chancelière allemande Angela Merkel. La politique de rigueur prônée par l'Allemagne et vigoureusement combattue par les Etats-Unis, a trouvé un écho au G20. Les grandes nations industrielles et les pays émergents se sont mis d'accord sur une ligne de compromis: un engagement à diminuer de moitié les déficits budgétaires en trois ans mais sans étouffer la croissance. Visiblement l'exemple de la Gréce a fonctionné et la chancelière a repris son avion assez satisfaite, même si cet engagement n'a aucun caractère obligatoire et laissé à la libre décision de chaque nation. "Nous, les nations industrielles, renonçons aux programmes conjoncturels – qui nous ont poussés à nous endetter davantage - et nous réduisons de moitié nos déficits d'ici 2013. C'est très ambitieux – et franchement c'est plus que ce que j'ai espéré."a délaré la chanceliére allemande Angela Merkel.

Pas de taxe sur les transactions financières

President Barack Obama of the United States, center, joins with other world leaders including Canadian Prime Minister Stephen Harper, left, and King Abdullah of Saudi Arabia, right, for the official family photo during the G20 Summit Sunday, June 27, 2010, in Toronto. With them in the middle row are President Jacob Zuma of South Africa, President Dmitry Medvedev of Russia, Prime Minister Meles Zenawi of Ethiopia, and Prime Minister Recep Tayyip Erdogan of Turkey; (AP Photo/Christophe Ena)
Nations industrialisées et pays émergents ne sont pas sur la même ligneImage : AP

Par contre le G20 n'a pas entériné l'idée d'une taxe sur les opérations financières proposée par Angela Merkel. Les Canadiens qui n'ont pas eu à dépenser des milliards pour sauver leurs banques s'y sont opposés.Mais, ils n'étaient pas seuls. D'autres pays émergents comme le Brésil n'etaient pas d'accord non plus: " Les pays émergents, constatent la chancelière, estiment qu'ils n'ont pas causé cette crise et que donc ce n'est ni leur objectif ni leur priorité de réparer les dommages qu'elle a causé. Je crois que le G20 va petit à petit rapprocher ses positions mais que nous avons néanmoins des responsabilités différentes."

Le projet de taxe bancaire par contre est soutenu à la fois par le Président Obama et le premier ministre britannique David Cameron. Mais le G20 a laissé chaque pays libre de le mettre en oeuvre et ce seront donc les Européens qui l'introduiront d'abord dans la zone euro. Le Président français Nicolas Sarkozy a espéré qu'il ferait "tâche d'huile" en se félicitant qu'il aît été validé par le G20.

L'aide au déeloppement oubliée

Du côté des ONG, c'est par contre la déception. Les promesses faites au sommet de Gleneagles il y a cinq ans d'augmenter l'aide au développement de 50 milliards d'ici 2010 n'apparaissent même plus dans le documen final. C'est pourquoi les ONG spécialisées dans l'aide au développement ne croient guère à la nouvelle et louable initiative décidée par le G20 qui prévoit de mettre 20 milliards de dollars dans le combat contre la mortalité maternelle et infantile. On écoute Hugo Braun de l'organisation alter-mondialiste Attac qui tire un bilan très négatif:

G20 Gipfeltreffen in Toronto Kanada Protest
Manifestations pacifiques mais débordements couteux du Black blocImage : AP

"Il n'y a pas de taxation sur les produits financiers. La somme consacrée aux femmes et aux enfants est honteusement faible. Les promesses faites à l'Afrique lors du précédent sommet de Gleneagle n'ont pas été tenues. Il manque toujours 20 Milliards de Dollars. Pour moi ce sommet est un échec."

Un sommet qui a couté la bagatelle de un milliard de dollars en mesures de sécurité mis en place par le gouvernement canadien. Et qui n'a pas apporté de réponse à la question: comment éviter une nouvelle crise bancaire mettant en danger le système financier mondial...