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Malabo : l'opposant Andres Esono Ondo a regagné son pays

25 avril 2019

24h après sa libération, Andres Esono Ondo est finalement arrivé à Malabo. L'opposant équato-guinéen avait été arrêté le 11 avril à N'Djamena pour achats d'armes et recrutement de mercenaires.

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Symbolbild Äquatorial-Guinea
Image : picture alliance/ANP

Arrêté le 11 avril, Andres Esono Ondo a finalement été libéré mercredi. Il est arrivé à Malabo ce jeudi. L'opposant équato-guinéen était accusé par son pays d'acquisition d'armes et de recrutement de terroristes pour commettre un coup d'Etat grâce à un financement étranger. "Des accusations fallacieuses", a dénoncé le parti dont Andres Esono Ondo est le secrétaire général. Le CPDS parle d'"un enlèvement par les autorités tchadiennes" en complicité avec le régime de Malabo.  

Pressions diplomatiques

Joint par la DW, Wencesloa Mansogo Alo, secrétaire général aux affaires extérieures du parti, estime que la libération du leader équato- guinéen est le résultat d'une pression diplomatique exercée sur le régime de Malabo : "Il y a eu une forte pression internationale. Le bureau de l'Union européenne au Tchad, l'ambassade d'Espagne en Guinée équatoriale, la diplomatie française et allemande ici en Guinée équatoriale, toutes sont intervenus dans le dossier, sans parler de celle des Etats-Unis", assure-t-il. "Andres est quelqu'un de très connu ici. Donc lorsqu'il est arrêté dans ces circonstances, ça ne passe pas inaperçu."

Le parti de l'opposant équato-guinéen accuse ouvertement les autorités tchadiennes d'avoir séquestré et tenu au secret pendant deux semaines leur leader à la demande du régime de Malabo. Celui-ci aurait présenté Andres Esono Ondo comme un terroriste arrivé sur le sol tchadien, peut-on lire dans un communiqué largement diffusé par le CPDS. Pour sa part, le leader du parti Convergence pour la démocratie sociale - qui a finalement rallié Malabo - devrait s'adresser à la presse dans les prochains jours. 

Des soupçons de déstabilisation 

En janvier 2018, Malabo avait également annoncé avoir déjoué un "coup d’État" impliquant une trentaine d’hommes armés étrangers  dont des Tchadiens, des Centrafricains et des Soudanais. Des hommes armés avaient alors été arrêtés au Cameroun, au carrefour des trois frontières entre la Guinée équatoriale, le Cameroun et le Gabon. Le fait que le présumé cerveau du groupe armé, à l'époque, était un Tchadien avait donné à l’affaire une inédite dimension régionale. Mais de nombreuses zones d’ombre avaient plané sur les motivations et les soutiens dont auraient bénéficié ces hommes.

Enfin, pour rappel et en lien avec l'arrestation d'Andres Esono Ondo au Tchad : en 2005, l'opposant équato-guinéen avait déjà été accusé de recrutement d'une personne malade d'Ebola pour introduire le virus mortel en Guinée équatoriale au moment de la Coupe d'Afrique des nations de football (CAF).  Andres Esono Ondo avait par la suite bénéficié d'une relaxe pour manque de preuves.