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Mali: l’armée française quitte Tombouctou

14 décembre 2021

Près de neuf ans après leur déploiement, les militaires français de l’opération Barkhane ont quitté leur base avancée de Tombouctou, dans l’extrême-nord du pays.

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Des soldats français de l'opération Barkhane embarquant pour Gao, en juin 2021
Des soldats français de l'opération Barkhane embarquant pour Gao, en juin 2021Image : AP Photo/picture alliance

Le départ de l'armée française de Tombouctou, après Kidal et Tessalit, est un symbole. C’est dans cette ville que le président français de l’époque, François Hollande, a officialisé l’intervention militaire française qui a permis de déloger les djihadistes qui s’en étaient emparé.

La base de Tombouctou a été restituée en fin de soirée ce mardi (14.12), à l'armée malienne, dans un contexte marqué par la multiplication des attaques djihadistes.

"L’armée française n’était pas là pour moi" (Fatouma Harber)

Fatouma Harber, enseignante et militante des droits de l'homme à Tombouctou ne regrette pas ce départ.

"En tant qu’habitante de Tombouctou, cela ne fait absolument rien. Parce que l’armée française n’était pas là pour moi. Ma sécurité n’a pas évolué", déplore-t-elle.

Selon Fatouma Harber, la présence des troupes françaises n’a pas empêché que l’insécurité et les attaques djihadistes ne gagnent du terrain.

Elle affirme que les attaques continuent. "En tant qu’habitante de Tombouctou, ce n’est pas les djihadistes, notre principale préoccupation. Notre préoccupation, c’est la sécurité. Notre sécurité à l’intérieur de la ville de Tombouctou qui est mise à mal par le banditisme, les braquages et les attaques à main armée à l’intérieur même de Tombouctou. Ce que les djihadistes peuvent faire ou pas, sincèrement, c’est secondaire. Quand on sait que, déjà, notre situation sécuritaire est très précaire, et ne s’est pas améliorée de 2012 à maintenant."

Vide sécuritaire

Des soldats français de l'opération Barkhane, en mars 2019 dans la région du Gourma (Mali)
Des soldats français de l'opération Barkhane, en mars 2019 dans la région du Gourma (Mali)Image : Daphné Benoit/AFP/Getty Images

El Hadj Alhousseyni, journaliste et jeune actif de la région de Tombouctou, comprend la déception des populations par rapport à l’efficacité des forces françaises. Cependant, il craint que leur départ ne crée un vide sécuritaire.

"Certains ne comprennent pas que Barkhane ait des drones et qu'à longueur de journée, qu'il y ait des attaques. Moi, je pense que Barkhane fait des patrouilles et autres. On craint quand même qu’il y ait des conséquences suite à ce départ", soutient El Hadj Alhousseyni

Près de neuf ans après son arrivée à Tombouctou, l’armée française fait face à une forte défiance dans la région du Sahel. Paris a finalement décidé de changer de voilure. Courant 2022, le nombre de ses soldats dans la région passera de 5.100 hommes à 3.000 hommes.