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Au Mali, les chefs religieux au cœur de la vie politique

12 février 2019

Dimanche, ils ont réuni 60.000 personnes dans le grand stade de Bamako à l'appel du Haut conseil islamique du Mali. Son président, Mahmoud Dicko, appelle à la démission du gouvernement et de son Premier ministre.

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Mali Imam Mahmoud Dicko
Image : Getty Images/AFP/H. Kouyate

Pour obtenir le départ de Soumeylou Boubèye Maïga de la Primature, le président  du Haut conseil islamique du Mali, Mahmoud Dicko, s'est choisi un autre homme de taille : le très influent chef religieux de Nioro, Cherif Bouyé. 

Les religieux accusent le Premier ministre d'être responsable de la détérioration de la situation sécuritaire dans le centre du pays où les violences intercommunautaires ont tourné aux massacres de populations civiles. 

Le président du Haut Conseil islamique du Mali dit n'avoir pas apprécié que Soumeylou Boubèye Maïga ait déclaré que son gouvernement n'était pas responsable et ne se reproche de rien.

"S'il y a des massacres de ce genre et que le gouvernement dit qu'il ne se reproche de rien, alors ce que nous nous pouvons demander, c'est de démettre le gouvernement. Maintenant, il appartient au président de la République d'apprécier ce qu'il doit faire", explique Mahmoud Dicko, Président du Haut conseil islamique du Mali.

Réaction du président IBK

Dans une interview accordée à la DW avant cet appel à la démission, le président Ibrahim Boubacar Keïta avait renouvelé sa confiance à son Premier ministre.

Deutschland Berlin DW-Interview mit Ibrahim Boubacar Keita, Präsident Mali
Le président Ibrahim Boubacar Keita à BerlinImage : DW

"Il fait son travail. Il le fait correctement. A son arrivée, il était confronté à des défis énormes qu'il a su gérer. J'ai l'avantage, dans la position que j'occupe aujourd'hui, d'être au dessus de la mêlée. Mais le Premier ministre et son parti sont membres de la majorité présidentielle. C'est le patron de la majorité présidentielle", a confié à DW, le président malien.

Malgré tout, le président du Haut conseil Islamique du Mali continue d'exercer la pression sur le président IBK pour obtenir le départ de l'actuel patron de la majorité présidentielle. 

"Ce n'est pas moi qui vais entreprendre quoi que ce soit. C'est le peuple malien qui va apprécier et on verra au moment opportun", retorque Mahmoud Dicko. 

Dans une vidéo, largement partagée sur les réseaux sociaux, Mahmoud Dicko s'est offert le luxe de retourner 50 millions de francs CFA offerts par le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga pour l'organisation du grand meeting du Haut Conseil islamique du Mali. 

La mobilisation a réuni 60.000 fidèles, dimanche, dans le grand stade de Bamako, faisant comprendre aux observateurs politiques qu'il fallait désormais compter avec les religieux dans les prises de décisions politiques au Mali.