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Le chef de la Minusma évoque le Mali devant l'Onu

Sandrine Blanchard | Avec agences
13 avril 2023

La situation au Mali reste "très volatile". C'est ce qu'a déclaré hier El-Ghassim Wane devant le Conseil de sécurité des Nations unies.

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Portrait d'El-Ghassim Wane, chef de la Minusma (archive)
El-Ghassim Wane, chef de la Minusma, a pris la parole devant le Conseil de sécuritéImage : Albin Lohr-Jones/Pacific Press/picture alliance

El-Ghassim Wane, le chef de la Minusma, la mission des Nations unies au Mali, s'est expirmé hier [12.04.23] devant le Conseil de sécurité de l'Onu. Il est lui-même le plus haut représentant de l'institution internationale dans le pays. Et il déplore "la poursuite des violences perpétrées par des groupes terroristes dans certaines régions du Mali", des violences qui ont "des conséquences dévastatrices pour les civils". 

Gao et Ménaka en tête des préoccupations

Les tensions dans les régions de Gao et Ménaka, dans le nord, entre le gouvernement et les groupes armés signataires de l'accord d'Alger,font partie des premiers problèmes à régler dans le pays, de l'avis d'El-Ghassim Wane.

Il rappelle que les capacités de la Minusma sont "limitées". C'est donc dans la mesure des moyens mis à leur disposition que les Casques bleus assurent leur mission.

"Dans cet environnement de plus en plus complexe, la Minusma […] continue de faire tout son possible pour protéger les civils, à travers une combinaison de patrouilles de jour et de nuit en coordination avec les forces de défense et de sécurité maliennes jusqu'à 15 kilomètres au-delà de la ville de Ménaka, a expliqué El-Ghassim Wane. En outre, la Mission poursuit ses activités de promotion de la réconciliation et de la cohésion sociale afin de désamorcer les tensions intercommunautaires."

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Appel aux autorités maliennes

Mais des combats continuent régulierement de faire rage à Gao et Ménaka, où s'affrontent notamment le JNIM (Jama'a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin) et l'Etat islamique dans le Grand Sahara (ISGS). Ces violences provoquent de grands mouvements de population.

El-Ghassim Wane souligne que l'efficacité de la Minusma dépend aussi du "niveau de coopération […] des autorités maliennes". Et il appelle le gouvernement à "faciliter [le] travail [des Nations Unies en matière d'accès, d'enquêtes sur les droits de l'homme" notamment.

"Il est important que les autorités maliennes mettent tout en œuvre, estime le chef de la Minusma, pour que les opérations militaires contre les groupes extrémistes soient menées dans le plein respect du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire, que les violations et les abus fassent l'objet d'enquêtes transparentes et rapides, et que leurs auteurs soient traduits en justice."

La réponse de l'ambassadeur du Mali auprès de l'Onu, Issa Konfourou, est ambivalente. D'un côté, il assure "que le gouvernement continuera à travailler sans relâche pour la protection et la promotion des droits de l'homme, ainsi que pour le respect du droit international humanitaire sur notre territoire"... Mais de l'autre il précise que "le Mali réagira avec la même énergie à toute utilisation de la question des droits de l'homme à des fins politiques ou à des fins de déstabilisation".

D'après le décompte de la Minusma, le nombre de personnes tuées a doublé entre 2021 et 2022 : il est passé de 584 à 1277. L'année dernière, plus de 2000 personnes ont été victimes d'actes de violence. Parmi elles, 370 ont été enlevées ou sont portées disparues.