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Mali : vers une longue transition

21 août 2020

Les militaires putschistes, qui ont renversé le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, ne semblent pas pressés de rendre le pouvoir aux civils. La période de transition pourrait durer, ont-ils fait savoir.

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Les putschistes accueillis triomphalement à Bamako après l’arrestation d’IBK
Les putschistes accueillis triomphalement à Bamako après l’arrestation d’IBK Image : Getty Images/J. Kalapo

Les putschistes, dirigés par le colonel de l'armée malienne Assimi Goita, ont rencontré des leaders politiques maliens et réitéré leur volonté de mettre en place une transition dont la durée n’est pourtant pas encore connue. Face à cela, l’Union africaine se dit prête à discuter avec les militaires, alors que la Cédéao refuse tout contact.

Sy Kadiatou Sow : "Il faut prendre le temps de remettre les choses en place"

"L’objectif, c’est de finir la transition, d’organiser les élections générales, mettre en place les bases d’une vraie démocratie au service du peuple avec des objectifs très clairs. Il y a beaucoup de choses à faire. Ce qui fait qu’aujourd’hui, on ne peut pas vous dire jusqu’à quand la transition va durer. Mais, on espère qu'elle sera la plus brève possible", a déclaré le colonel-major Ismaël Wagué, porte-parole des putschistes. 

L’option d’une transition qui dure est soutenue par Sy Kadiatou Sow, ancienne ministre malienne des Affaires étrangères et première femme gouverneur de son pays.  

"Ce qui est important à mes yeux, c’est que les élections soient organisées et dans quelles conditions ? Quelles sont les reformes importantes à faire, les reformes au niveau électoral ? Est-ce qu’il faut aussi réviser la Constitution ou pas ? Quelles sont les dispositions à prendre pour que les Institutions continuent de fonctionner ? etc… Sinon, on risque d’aller vers des élections bâclées. Il faut prendre le temps de remettre les choses en place et de repartir sur de bonnes bases", indique Sy Kadiatou Sow qui est aussi membre du Mouvement du 5 juin qui exigeait depuis juin dernier, la démission d’Ibrahim Boubacar Keïta. 

Bréma Ely Dicko : " La junte militaire doit associer toutes les sensibilités"

Cet avis est également partagé par le sociologue Bréma Ely Dicko, enseignant-chercheur à l'Université des Lettres et Sciences humaines de Bamako. Selon lui, tous les acteurs politiques et ceux de la société civile doivent être associés à cette transition.

Dialogue avec les putschistes

Tout comme la Cédéao, l’Union africaine condamne le putsch militaire de mardi dernier et exige le retour à l’ordre constitutionnel. Mais, contrairement à l’organisation sous-régionale, l’Union africaine se dit prête à dialoguer avec les Maliens, y compris avec les militaires putschistes. 

"Nous, nous sommes prêts à continuer le dialogue et à aider les Maliens à trouver une solution pacifique et inclusive à tous les problèmes qui se posent dans le pays. Evidemment, même avec les putschistes, il faut leur parler. Il faut leur dire qu’il faut revenir à la raison", soutient  l'Algérien, Smaïl Chergui , e commissaire Paix et Sécurité de l'UA. 

Smaïl Chergui : "Nous, nous sommes prêts avec les putschistes"

Face aux condamnations, la junte au pouvoir cherche à asseoir son autorité. Leur chef, le colonel de l'armée malienne Assimi Goita, a reçu ce vendredi, l’ambassadeur de Russie au Mali.  

L’audience a eu lieu au camp militaire Soundiata-Keïta de Kati, situé à 15 kilomètres au nord de Bamako, où est toujours détenu Ibrahim Boubacar Keïta et son premier ministre, Boubou Cissé.