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Haïti : manifestation devant la présidence pour la justice

Henri Fotso
14 août 2019

Le mouvement jeune "PetroCaribeChallenge" appelle ce mercredi les populations à une manifestation devant le palais présidentiel de Port-au-Prince.

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Jovenel Moise
Le président haïtien Jovenel Moïse est au pouvoir depuis seulement deux ans et demiImage : picture-alliance/dpa/D. Nalio Chery

Le mouvement jeune "PetroCaribeChallenge" appelle, ce mercredi 14 août, les populations à un sit-in devant le palais présidentiel de Port-au-Prince, la capitale d'Haïti. En plus de protester contre la corruption généralisée et le détournement des fonds publics, il demande plus de justice et de sécurité dans le pays. 

Le mouvement "PetroCaribeChallenge" a commencé il y a un an, lancé sur les réseaux sociaux par le cinéaste Gilbert Mirambeau Jr. Celui-ci avait fait une publication à l'occasion du 14 août, date commémorative de la révolution haïtienne et du départ de la guerre d'indépendance. 

Une marée humaine de plusieurs millions de personnes avait alors suivi son appel dans les rues d'Haïti, le 17 octobre 2018.

"Tous les indicateurs sont au rouge"

Gilbert Mirambeau Jr., que nous avons contacté pendant qu'il tournait un nouveau film, affirme que la situation du pays empire de jour en jour. "Depuis près d'un an, ça se détériore", assure-t-il. "Il y a beaucoup de gangs. Il y a l'insécurité, le chômage, l'inflation, tout ça combiné avec l'inflation économique et politique. C'est grave. Donc tous les indicateurs sont au rouge. Malgré ça le gouvernement en place ne fait rien. Et parallèlement ce que nous revendiquons aussi, c'est qu'il y ait un procès concernant le scandale des fonds qui ont été dilapidés." 

Ce 14 août 2019, l'appel au sit-in du mouvement "PetroCaribeChallenge" coïncide avec un appel à manifester lancé par le parti politique Pitit Dessalines, qui signifie "Les Enfants de Dessalines". Ces mobilisations devraient s'étendre jusqu'au mardi 23 août, nous indique Jean-Charles Moïse, le secrétaire général du parti. "Il n'y a pas de confusion, je ne crois pas. Pourvu que tout le monde se mette d'accord contre le pouvoir en place", estime-t-il. "Le président qui est en place, c'est un élément qui est présent dans le système. Il devrait partir. Tout le peuple haïtien est d'accord pour lutter non seulement contre le président qui est en place, mais en temps pour changer le système." 

60% de la population sous le seuil de pauvreté.
Le président haïtien Jovenel Moïse est au pouvoir depuis seulement deux ans et demi. Il a déjà nommé quatre Premiers ministres, le dernier étant Fritz-William Michel, 38 ans, nommé le 22 juillet dernier. Un signe d'instabilité dans ce pays où l'inflation franchit la barre de 18%, et où 60% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

"Il y a d'un côté les partis politiques qui réclament sa démission et d'un autre côté des jeunes qui sont regroupés au niveau de PetroChallenge qui demandent tout le temps des comptes des fonds de Petro Caribe", explique Lemoine Bonneau, éditorialiste au journal Le Nouvelliste. "Ces deux mouvements donnent beaucoup de problèmes au président qui parvient difficilement à assumer la gestion régulière des pouvoirs publics." 

Michel-Ange Gédéon, le directeur général de la police nationale d'Haïti, déplore enfin la recrudescence du trafic illégal d'armes, alimentant les guerres entre les gangs qui plongent le pays dans l'insécurité. Plus de 250.000 armes illicites seraient en circulation à travers Haïti qui, par sa position géographique, est une porte d'entrée des Caraïbes, ce carrefour stratégique où transite plus de 40% du commerce international.