A 24h de l'ouverture de la campagne pour la présidentielle du 23 décembre, Martin Fayulu fait le point sur l'actualité en RDC et son avenir politique. Au micro de la DW, Martin Fayulu déclare qu’il est le candidat légitime de l’opposition. Interview.
DW : Bonjour Martin Fayulu
Martin Fayulu : Bonjour
DW : Vous avez participé à la signature de l'accord de Genève qui vous a désigné comme candidat unique de l'oppostion. Au lendemain de la signature de cet accord, Felix Tshisekedi et Vital Kamerhe ont retiré leurs signatures. Quelle a été votre réaction juste après ce retrait ?
Martin Fayulu : Au début, j’ai cru que c’était un fake news - fausses informations. Nous avons pris des engagements librement, on a forcé personne, en allant à Genève et en passant par Pretoria, nous nous sommes tous dits qu’il faut un candidat commun, et si ce n’est pas moi j’accepterai. Chacun a dit exactement la même chose.
Que répondez-vous aux personnes qui disent que vous êtes un outsider et que vous ne faites pas le poids face aux autres candidats qui étaient présents à Genève et qui ont signé cet accord?
Je ne sais pas ce qui fait dire à ces gens que je ne fais pas le poids parce que j'ai commencé la politique certainement avant tous les autres. J'ai participé à la conférence nationale souveraine et j'ai été de tous les combats de l'opposition, j'ai été aux côtés de Tshisekedi, j'ai conduit des marches, j'ai conduit des manifestations. Il n'y a personne aujourd'hui parmi les 21 candidats qui a fait autant en politique que moi. Le peuple congolais m’appelle « soldat du peuple », le peuple congolais m’appelle « le gardien du temple », si je ne fais pas le poids, comment pourrais-je mériter de tels surnoms.
M. Fayulu, aujourd’hui on apprend qu’il y aurait une possible alliance entre Felix Tshisekedi et Vital Kamerhe. Quelle est votre grille de lecture ? Comment voyez-vous cette alliance ?
Je leur demande de revenir à la maison, là où ils étaient, là où ils ont commencé. Nous avons signé un engagement, nous avons signé un accord, cet accord est précieux pour le peuple congolais, le peuple congolais nous a demandé de ne pas le trahir. Nous avons tenu un meeting le 29 septembre dernier, et au cours de ce meeting nous avons promis au peuple congolais l'unité de l'opposition et nous lui avons aussi promis un candidat commun de l'opposition, et aujourd'hui je demande à M. Felix Tshisekedi et à M. Vital Kamerhe de reconsidérer leur position et de revenir à l'accord que nous avons signé à Genève.
Martin Fayulu est-il judicieux d'aller aux élections le 23 décembre prochain en sachant que pas mal de choses ne sont pas encore réalisées du point de vue du processus électoral?
Il n'est pas question d'aller ou de ne pas aller aux élections, il y a un pouvoir organisateur qui est la Commission électoral nationale indépendante, qui est bien sur indépendante de nom, mais cette commission est bien là et elle a produit un calendrier. Nous devons à tout prix appliquer ce calendrier. Ce calendrier dit qu'il y a des élections le 23 décembre 2018, il faut qu'on y aille, mais si la CENI faillit elle devra en tirer toutes les conséquences. Nous, nous disons oui pour des élections le 23 décembre 2018 conformément à la loi électorale, conformément au calendrier de la CENI, c'est-à-dire avec bulletin papier, c’est tout ce que nous voulons.
Quelles sont vos attentes aujourd’hui par rapport à la communauté internationale et aux autorités allemandes ?
Les attentes que nous avons par rapport à la communauté internationale c’est de pousser pour que le Congo puisse avoir des élections crédibles, transparentes et apaisées. Des élections conformément aux lois de la République, conformément à la constitution de la République et surtout conformément à la loi électorale. C’est ce que nous voulons, nous ne voulons pas un chaos électorale, c’est pour ca que nous disons élections crédibles, transparentes et apaisées.
M. Fayulu si cette loi électorale n’est pas respectée le 23 décembre 2018, quelles sont les dispositions que vous et votre coalition « Lamuka » allés prendre ?
Lamuka est avec le peuple et le peuple congolais décidera. Le peuple congolais sait qu’il a un agenda, un calendrier, et ce calendrier dit que les élections auront lieu le 23 et le peuple a l’article 64 à sa disposition et il agira en conséquence.
Vous allez rentrer à Kinshasa ce mercredi (21.11.18), quel est votre programme aussitôt descendu de l’avion ?
Il y a une attente, il y a des gens qui vont m’accueillir et le lendemain ce sera le début de la campagne, avec les miens. Je vais voir ce qui se passe et nous allons lancer la campagne, d’abord en commençant par annoncer l’équipe de campagne. On nous a distraits, on nous a maintenus dans la léthargie et maintenant nous allons devoir faire les choses à la hâte mais nous allons bien les faire.
DW : Merci Martin Fayulu
Martin Fayulu : Merci Madame.