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Mauritanie : lutter contre l'insécurité à dos de dromadaire

Paul Lorgerie
11 février 2022

La DW vous amène à dos de dromadaire en Mauritanie, avec le groupement nomade de la Garde nationale.

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Un dromadaire dans le désert mauritanien
Image : imagebroker/Imago Images

Principalement présents de long de la frontière malienne, ces hommes appelés les  "méharistes" sillonnent le désert à la rencontre des populations. Quand nous les rencontrons, la nuit tombe sur leur camp. Tandis que les hommes préparent le diner, l’adjudant-chef Sidi Labsem, chef de peloton, ajuste les derniers détails, son téléphone comme seule source de lumière. "On fait un cercle avec les groupes. Chaque groupe dispose d’une sentinelle et nous, le commandement, nous sommes au centre."

Méharistes : les gardiens du désert face à la menace djihadiste

Nous sommes à quelques dizaines de kilomètres de la frontière malienne, en périphérie de la ville de Oualata. Le lendemain matin, le soleil à peine levé, les hommes se préparent pour patrouiller. "On fait les missions dans la région, on fait les patrouilles, nous cherchons les populations nomades, ainsi que les renseignements que nous transmettons ensuite à Nouakchott", explique l'un d'entre eux.

Renseigner, soigner, sensibiliser

Dans des zones désertiques où seuls vivent les nomades, les méharistes permettent aussi au tissu administratif et à l’Etat de survivre alors que le risque djihadiste n’est pas loin. 

Le reportage de Paul Lorgerie

"Tous les officiers du groupement nomade sont des officiers de police judiciaire. Tous les sous-officiers supérieurs sont des sous-officiers de la police judiciaire. En même temps, on représente l’administration dans des coins où il n’y a pas d’administration. Quand il s’agit de crimes, on les amène à la justice. Lorsqu’il s’agit de problème entre populations, on le règle directement", affirme le lieutenant-colonel Ahmed Abdallahi Ould Ely, le commandant de l’unité.

Système sécuritaire

Du haut de leur dromadaire, les méharistes sont partie prenante d’un système sécuritaire. Ils font remonter l’information, les militaires interviennent ensuite, selon le chef d’état-major de la Garde nationale, le général Mohamed Cheikh Ould Mohamed Lemine.

Il estime que "les unités méharistes recueillent le renseignement, localisent la menace, puis les unités de lutte antiterroriste se déplacent pour prendre en compte cette menace."

Des unités antiterroristes qui restent pour autant à créer. Ce que souhaite faire le général Lemine dans les années à venir, notamment avec un nouveau coup de pouce de l’Union européenne.