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Après 40 ans, les Britanniques quittent le club, pourquoi?

Philippe Pognan27 juin 2016

Certains responsables Européens souhaitent que le gouvernement britannique invoque rapidement l'article 50, qui enclenche officiellement le processus de négociations de retrait d'un pays de l'UE.

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Symbolbild England Brexit Boot mit Union Jack
Image : picture-alliance/dpa/E. S. Lesser

Mais David Cameron avait d'ores et déjà signifié qu'il laisserait ce soin à son successeur, dont le nom devrait être connu au plus tard le 2 septembre.


La Frankfurter Allgemeine Zeitung , la FAZ exprime son respect envers ceux qui ont voté pour le Brexit : "Après plus de quarante années d'appartenance au club européen, qu'ils ressentaient de plus en plus comme frustrante, les Britanniques osent une expérience peut-être plus moderne que beaucoup ne veulent l'admettre. Ils font de nouveau confiance à la force de leur nation, sans vouloir se soustraire au commerce global et à leurs responsabilités internationales. Leurs modèles sont le Canada ou l'Australie, pas la Corée du Nord! Personne ne sait si ce projet sera couronné de succès, mais le fait que la majorité de cette nation rationnelle et avisée veuille tenter cette aventure doit donner à réfléchir à l'Union européenne !", estime la F.A.Z.

Symbolbild EU Krise
Un trou -symbolique?- dans le drapeau de l'Union européenneImage : Getty Images/C. Furlong

"Ca ne fait aucun doute, bien des choses sont pourries dans cette alliance d'Etats européens, affirme le quotidien Die Welt pour lequel les tendances à la désagrégation de l'UE ne sont guère surprenantes. La mise sous tutelle par Bruxelles, le triomphe des idées sur les réalités, la gigantesque agence de redistribution des impôts au coeur d'un état en déliquescence du nom de Belgique – tout cela alimente l'ambiance négative dans d'autres pays membres de l'Union euopéenne et accroît les risques de sortie, estime Die Welt qui conclut : il se peut même que les imprévisibles Britanniques aient ainsi fait une grosse faveur historique aux autres Européens".

Brüssel PK Brexit Jean-Claude Juncker
Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne ne comprend pas les BritanniquesImage : picture-alliance/dpa/W. Dabkowski

Le quotidien régional Stuttgarter Zeitung ne plaide pas pour moins, mais pour plus d'Europe : "Si les nations se décident à œuvrer en commun, ils ne doivent pas le faire à moitié, à contrecœur ! Ce doit être :“tout ou rien!“ et cela vaut particulièrement pour les chefs d'Etat et de gouvernement. Le plus gros problème de l'Union européenne, ce ne sont pas les bureaucrates de Bruxelles, mais les dirigeants européens qui soignent un double langage, estime l'éditorialiste. L'Union européenne n'échoue pas dans sa politique migratoire, dans sa politique monétaire ou dans la gestion de ses dettes parce que la Commission ou le Parlement européen prend les mauvaises décisions. Non, elle échoue parce qu'au sein du Conseil Européen les différents dirigeants nationaux ne peuvent pas s'accorder ou parce que, malgré un accord, ils appliquent une autre politique dans leur pays et donnent trop souvent la responsabilité de ce qui ne marche pas à Bruxelles !", critique le journal de Stuttgart.

Symbolbild England Brexit Boot mit Union Jack
Le navire "Britannia" prend un autre cours que celui voulu par l'Union européenneImage : Getty Images/M. Lloyd

Selon certains journaux, ce sont avant tout des raisons d'ordre social qui auraient poussé une majorité de Britanniques à voter pour la sortie...

Ainsi la Süddeutsche Zeitung: "L'inégalité croissante au Royaume Uni a été le terreau sur lequel la campagne –en partie perfide- des adversaires de l'Union européenne a pu se développer. Le Labour, le parti travailliste qui, traditionnellement, s'occupe des travailleurs, a complètement échoué lors de cette campagne, estime le quotidien de Munich. Les Travaillistes n'ont pas su, n'ont pas pu présenter les avantages ou des arguments positifs pour contrer les ressentiments et les mensonges répandus par les adversaires de l'Union européenne. Les espoirs pour les pro-Européens reposent désormais sur les Travaillistes. Car si à l'automne, les Britanniques devaient se détourner du parti conservateur et choisir un gouvernement pro-européen: ne serait-ce pas là en quelque sorte un second référendum, avec un autre résultat ? Il faut admettre que c'est peu probable, mais pas impossible!", conclut la Süddeutsche.