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Menace de guerre civile en Iran

29 décembre 2009

Les journaux commentent les troubles en Iran ainsi que la menace de Guido Westerwelle de ne pas se rendre à la conférence internationale sur l’Afghanistan.

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Rue Enghelab à TéhéranImage : AP
Der FDP-Vorsitzende und Spitzenkandidat Guido Westerwelle
Guido WesterwelleImage : AP

S'il est uniquement question de recruter de nouvelles troupes, le ministre allemand des Affaires étrangère n'ira pas à la conférence. Une déclaration surprenante pour la Frankfurter Rundschau. Surprenante car le gouvernement de coalition n'a absolument pas indiqué pour l'instant quelles étaient ses attentes lors de cette rencontre. Angela Merkel et Guido Westerwelle devraient d'abord définir des objectifs clairs et les défendre ensuite. Ils doivent au moins ça à leurs électeurs et surtout aux soldats de la Bundeswehr et aux Afghans. Sans cela, le chef de la diplomatie donne l'impression de vouloir faire porter le chapeau aux autres, dans le cas où la conférence serait un échec.

Parfois, estime die Welt, il serait souhaitable que les politiques n'expriment pas l'opinion publique et qu'ils aient la force de lui résister. Avec une telle rhétorique, Westerwelle s'inscrit dans la tradition qui consiste à réserver le rôle du pacificateur à l'Europe et celui de guerrier aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne. Deuxièmement, il escamote le lien entre présence militaire et engagement civile. Et troisièmement, il oublie de mentionner que le travail de reconstruction pacifique est au centre de l'engagement allemand depuis 2001 déjà… et que son échec tient aussi du fait que Berlin n'a pas envoyé suffisamment de policiers sur place.

Les journaux allemands continuent également de s'intéresser à la situation en Iran, où huit personnes ont été tuées ce week-end au cours des manifestations anti-gouvernementales.

Unruhen im Iran
Les manifestants se couvrent le visage pour �ter d'�e identifi�par les forces de s�ritImage : AP

Le régime iranien se trouve face à un dilemme irrésoluble, constate la tageszeitung. Il est confronté à la mobilisation de millions de personnes à travers tout le pays. Une situation dont il ne peut se sortir ni par la violence, ni par la réconciliation. Le mouvement de protestation s'est bien trop radicalisé. Ce que veulent les manifestants, ce n'est plus l'organisation de nouvelles élections, mais un nouvel Etat.

Mais même si le sang coule à flot dans les rues de Téhéran, le régime de Mahmoud Ahmadinejad n'est pas près de s'écrouler, de l'avis de la Süddeutsche Zeitung. Larges et puissantes sont les couches de la population qui souhaitent qu'il reste en place. Toutefois, il est à noter que le conflit recouvre un tout nouvel aspect. Il s'agit de la remise en question du Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. On a pu voir son portrait déchiré. Il est devenu celui sur lequel la haine se focalise.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung, enfin, s'inquiète de l'évolution de la situation. Le régime n'est ni disposé, ni capable de mettre en œuvre des réformes ou de faire des compromis. Il dispose jusqu'ici des instruments de pouvoir décisifs, à savoir l'armée, la police, mais surtout les gardes révolutionnaires et les milices. Mais s'ils commencent à utiliser leurs armes, ils perdront leur légitimité et ce sera le début d'une guerre civile.

Anne-Julie Martin

Aline Ranaivoson