Menace...

Trois jours avant le 11 septembre, on serait tenté de croire que les personnes arrêtées projetaient de fêter de funeste manière le 10e anniversaire des attentats de New York et de Washington, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais pour l'instant, les preuves manquent. Personne ne doute pourtant que les deux hommes préparaient un acte de terreur. Si c'est vrai, cela veut dire deux choses : d'une part, que l'Allemagne reste dans la ligne de mire du terrorisme islamiste. D'autre part, que les organes de sécurité allemands sont restés vigilants, même après la mort de Ben Laden.

Selon la police berlinoise, l'arrestation des deux présumés terroristes n'est pas motivée par les commémorations du 11 septembre, ni par la future venue du Pape à Berlin à la fin du mois, explique la Süddeutsche Zeitung. Mais toujours selon des sources proches du Parquet, aucun plan concret d'attentat n'est pourtant connu et les deux suspects, d'origine arabe, n'exerçaient pas de relations avérées avec un ou des groupuscules terroristes. Pourtant, les deux hommes ont acheté sur Internet des produits chimiques pouvant permettre la construction d'engins explosifs.

Normalement, les forces de sécurité arrêtent les personnes souponnées d'actes terroristes lorsque suffisamment d'indices ou de preuves sont réunies contre eux, analyse la Tageszeitung. Après tout, il faut des preuves pour obtenir des condamnations. Ici, pas de parallèle avec ce que l'on a appelé le « Groupe du Sauerland », ce groupe d'islamistes allemands arrêté en 2007, alors qu'ils préparaient la construction d'une bombe. Pas de parallèle non plus avec la fameuse « cellule de Düsseldorf », démantelée en avril de cette année et qui aurait préparé un attentat à la bombe sur commande d'Al Quaïda. Pourquoi les deux suspects de Berlin ont-ils alors été arrêtés, s'interroge le quotidien de Berlin.

Bien sûr, ce week-end anniversaire du 11 septembre va être marqué par un grand nombre de commémorations souligne die Welt. Nous savons aussi, et pas seulement depuis le 11 septembre, que les ennemis de notre société, prêts à la violence, vivent parmi nous. Personne ne veut d'une société vivant dans la peur. Il ne faut pas oublier que malgré toutes les Cassandre, le débat sur l'islamisme extrémiste, la volonté d'intégration déclarée des musulmans et leur allégeance à la démocratie n'ont pas empoisonné l'ambiance dans la société, mais l'ont bel et bien détendue.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Yann Durand