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Misère de salaire...

26 avril 2012

Outre l'actualité internationale, la presse allemande revient aujourd'hui sur des dossiers de politique sociale : le salaire minimum, les montants de l'aide sociale et l'allocation parentale pour garde d'enfants.

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En Allemagne, des millions travaillent pour un salaire de misèreImage : picture alliance/dpa

Le projet de la coalition de Berlin veut laisser les partenaires sociaux décider de l'instauration d'un salaire minimum dans les branches qui en sont dépourvues, explique die Welt. Ce concept est-il le bon ? On est en droit d'en douter. D'abord, parce qu'il arrive plus tôt que prévu. Planifié pour l'année prochaine, la tenue des élections législatives régionales anticipées en Rhénanie du Nord-Westphalie dans trois semaines a imposé sa mise au point immédiate. Ensuite, parce que cela permet à l'opposition de promettre un salaire minimum supérieur.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung se méfie du salaire minimum. Même ses partisans savent qu'il n'aidera pas les chômeurs non qualifiés à retrouver un emploi. Et puis, cette initiative arrive juste au moment où, grâce à la conjoncture favorable, ce type de chômeurs bénéficie enfin de meilleures chances sur le marché du travail. Au lieu d'éliminer tout obstacle à la réinsertion professionnelle, le gouvernement augmente les coûts salariaux. Ce rêve d'un salaire équitable va condamner nombre de ces demandeurs d'emploi au cauchemar du chômage de longue durée, prophétise le quotidien.

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La politique familiale de l'Allemagne est sujette à critiquesImage : picture-alliance/dpa

Dans ce contexte, la Süddeutsche Zeitung revient sur les projets du gouvernement allemand de déduire de l'aide sociale le montant d'une allocation parentale d'aide à la garde des enfants. Apparemment, cette politique familiale vise uniquement les gens aisés. Ce sont d'ailleurs les seuls qui peuvent envisager de faire garder leurs enfants chez eux plutôt que de les envoyer en maternelle. Les autres parents, ceux qui gagnent peu, ne peuvent pas se permettre dépenser 150 euros par mois pour faire garder leurs enfants. Ils doivent travailler tous les deux et sont donc obligés de concilier vie familiale et professionnelle. Le quotidien de Munich évoque aussi le nouveau jugement du tribunal social de Berlin qui considère les montants de l'aide sociale comme étant arbitrairement calculés et ainsi, anticonstitutionnels.

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La dignité humaine ne mesure-t-elle en centimes d'euros ?Image : Fotolia/Fee Klinkerglocke

Ce qui faire dire à la Frankfurter Rundschau : le Tribunal constitutionnel avait obligé Berlin en 2010 à réviser les montants de l'aide sociale. Résultat : 5 euros de plus par mois. Pour parvenir à ce résultat, les experts avaient rogné sur tous les autres postes couverts par l'aide sociale. Le problème, selon les juges de Berlin, c'est que ces montants ne permettent pas aujourd'hui de vivre dignement et donc, que cela est contraire à la constitution. La balle est de nouveau dans le camp du tribunal de Karlsruhe, conclut le quotidien de Francfort.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Yann Durand