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Mohamed Bazoum: ses 100 premiers jours vus par les Nigériens

Mahamadou Abdoulkarim
12 juillet 2021

Le président nigérien semble rompre avec certaines mauvaises habitudes. Pourtant des voix critiques sont toujours en prison pour leur opinion.

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Mohamed Bazoum a rencontré des concitoyens nigériens lors de son séjour à Berlin (Archives, Berlin 08.07.2021)
Le président Mohamed Bazoum a promis le dialogue avec l'opposition Image : Presse- und Kommunikationsdienst der Präsidentschaft von Niger

Le dimanche 11 juillet 2021 marquait les 100 premiers jours de Mohamed Bazoum à la tête du Niger. Si de nombreux Nigériens apprécient positivement ses premiers pas - en l'occurrence la rupture qu'il affiche avec le régime de son prédécesseur Mahamadou Issoufou, certains pensent qu'il doit mieux faire pour décrisper en profondeur la situation sociopolitique.

En effet, dès l'entame de son mandat le 2 avril 2021, Mohamed Bazoum a voulu imprimer ses marques en prônant le dialogue politique et social. Le nouveau président nigérien a tendu la main à toutes les couches sociopolitiques du pays dont il a d'ailleurs reçu plusieurs corporations. 

Des gestes d'ouverture dont le président Bazoum Mohamed s'auto satisfait, allant jusqu'à affirmer qu'il y a très peu d'opposants incarcérés au Niger.

Un héritage emcombrant ?

Mohamed Bazoum et Mahamadou Issoufou lors de la campagne électorale (Archives, 21.02.2021)
Le président Mohamed Bazoum a occupé des postes ministériels sous son prédécesseur Mahamadou IssoufouImage : Facebook/Mohamed Bazoum

Ibrahim Bana, membre du parti de l'opposition Moden Loumana Africa salut les actions des autorités, mais rappelle au président Mohamed Bazoum qu'il y a aujourd'hui en réalité plusieurs centaines de prisonniers politique au Niger.

>>> Lire aussi : Mohamed Bazoum: "Nous avons besoin de technologie pour lutter contre le terrorisme"

"Il a moins de haine vis à vis de la société civile et de l'opposition que son prédécesseur. Également sur le plan de la question de la gestion de la crise post-électorale parce que malgré le fait que Mohamed Bazoum lui-même n'ait pas de prisonniers politiques de son fait, il a quand même hérité de plusieurs centaines de son prédécesseur Issoufou Mahamadou", affirme Ibrahim Bana.

Maikoul Zodi, coordonnateur de Tournons la Page, estime pour sa part qu'on ne peut pas parler de décrispationalors que plus de 400 acteurs politiques sont en détention et qu'un membre de la société civile comme Anass Djibrilla est également incarcéré.

"Il doit d'abord procéder à la décrispation du climat politique en libérant les 400 prisonniers d'opinion. Parmi ces prisonniers, il y a des acteurs politiques. Parmi les acteurs de la  société civile, il y a notre camarade Anass Djibrilla qui est à la prison de haute sécurité de Koutoukalé", insiste l'acteur de la société civile.

La reconnaissance d'une avancée

Ibrahim Bana : "Il a moins de haine vis-à-vis de la société civile"

Le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya) du président Bazoum Mohamed qui a rendu publique une déclaration dimanche (11.07.2021) à l'occasion des 100 jours au pouvoir du président, s'est félicité de son parcours et des actes qu'il a posés. Des actes qui selon le PNDS sont appréciés de tous les Nigériens y compris de ses opposants.

"En 100 jours, il a réussi à créer les conditions d'une certaine décrispation du front social. Autrement dit aujourd'hui, depuis qu'il est au pouvoir, il n y a pas de tensions politiques en tant que telle, il n'y a pas d'agitations, on ne constate même pas d'opposition en tant que telle", se réjouit Harouna Mahamadou, membre du PNDS Tarayya.

Alors que Mohamed Bazoum semble conquérir les cœurs de certains de ses délateurs, les actes qu'il pose notamment en ce qui concerne la lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics semblent faire des mécontents notamment au sein de son propre parti et ses alliés qui traînent des casseroles.