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Négocier pour libérer les otages, une pratique courante

7 octobre 2020

Plus d’une centaine de djihadistes ont été libérés le week-end dernier. Ce n’est pas la première fois que des otages sont libérés après une négociation.

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Des soldats français traquent les djihadistes dans le Sahel
Des soldats français traquent les djihadistes dans le Sahel Image : picture-alliance/dpa/P. De Poulpiquet

Alors que la libération de Soumaïla Cissé serait en cours, la pratique d'échange d'otages revient en débat sur le devant la scène. Plusieurs pays de la région du Sahel ont été obligés, à un moment ou un autre, de négocier avec les groupes djihadistes pour obtenir la libération d’otages, généralement des Occidentaux.  

Précédents dès 2003 

Cela fut le cas dans l’affaire des quatre cadres français travaillant pour le groupe nucléaire Areva au Niger, enlevés en 2008 à Arlit, une ville minière dans le nord du pays avant d’être libérés en octobre 2013, après plus de mille jours de captivité. 

"Au début des années 2000, un groupe de ressortissants allemands et suisses  enlevés en Algérie ont été libérés au Mali. Et ça été négocié également", affirme Ahmedou Ould Abdallah, ancien ministre mauritanien des Affaires étrangères, préside à Nouakchott le Centre pour la stratégie et la sécurité dans le Sahel-Sahara (Centre4s).

En effet, en 2003, 14 otages européens avaient été enlevés dans le Sahara algérien, puis détenus pendant huit mois dans le nord-est du Mali : neuf Allemands, quatre Suisses et un Néerlandais. 

Ahmedou Ould Abdallah : "La libération des otages a toujours été négociée"

Selon le directeur de publication de L'Evénement au Niger, Moussa Aksar, la négociation avec les djihadistes n’est pas une bonne chose, car elle encourage leur visée criminelle.

"On brandit toujours l'argent et cet argent-là renforce les capacités opérationnelles des terroristes. Les djihadistes qui ont été  libérés, demain, ça peut faire jurisprudence. Ils risquent de s'attaquer à un homme politique, à un diplomate isolé. Et ils peuvent demander la libération de centaines des leurs qui sont dans les prisons" déplore le journaliste d'investigation.

Des otages éxécutés 

En 2010, après le refus de la France de négocier sa libération, l’ingénieur à la retraite Nicolas Germaneau avait été exécuté par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans l’Adrar des Ifogas, situé dans le nord du Mali. 

Plusieurs autres otages occidentaux ont été assassinés par les terroristes après l’expiration de l’ultimatum adressé à leur pays d’origine.

On peut citer par exemple Edwin Dyer, otage britannique tué en  décembre 2009, avec un ressortissant suisse, par la branche maghrébine de l’organisation terroriste Al-Qaïda dans le nord du Niger.