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Néo-nazis condamnés pour terrorisme

Yann Durand8 mars 2005

Pour la première fois depuis 20 ans, un groupe d’extrême droite a été condamné pour terrorisme par la justice allemande. Les 12 jeunes néo-nazis ont reconnu avoir mis le feu à une dizaine d’enseignes tenues par des étrangers, afin de les chasser. 800 000 euros de dégat sans blessés, leur a valu des peines allant de 8 mois de sursis à quatre ans et demi ferme. La presse allemande commente abondamment le verdict ce matin

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La justice allemande a émis un signal fort contre l'extrémisme de droite
La justice allemande a émis un signal fort contre l'extrémisme de droiteImage : dpa

Ils avaient un programme, des cotisations et un trésorier. Ils étaient tout sauf une simple bande de jeunes, constate la Tageszeitung de Berlin. Le verdict est un signal à l’adresse d’une société où le mensonge du jeune bête et méchant est trop répandu. « Il y a toujours eut des bagarres » dit-on pour minimiser les ratonnades perpétrées par des adolescents d’extrême droite, auxquels on atteste par ailleurs un total apolitisme. Sans mettre fin aux exactions, la cour de Potsdam a du moins enfin nommé le danger qu’elles représentent : Le terrorisme.

En dépit de l’age des accusés, de 14 à 18 ans au moment des faits, cette définition n’en est pas moins appropriée, précise le quotidien Die Welt. L’age ne peut avoir d’influence que sur l’ampleur de la sanction et les juges en ont tenu compte. Avec 8 à 24 mois de sursis onze d’entre eux s’en sortent bien. Seul le chef, 20 ans aujourd’hui, doit passer quatre ans et demi derrière les barreaux. Dans le cas présent poursuit le journal, il ne s’agit pas d’un simple dérapage dans la délinquence, mais bien d’un processus comparable à celui qui mena jadis tant de jeunes gauchistes à la RAF.

Pendant longtemps remarque la Süddeutsche Zeitung, aucun parquet n’a tenté de condamner des casseurs incendiaires d’extrême droite comme terroristes. En appliquant l’article 129 a du code pénal, la cour régionale supérieur émet un signal fort contre la violence de droite. Difficile de présumer des effets du verdict sur les douzes condamnés, aux casiers judiciaires vierges jusque-là, reconnait le journal mais d’ajouter que la sanction pourrait peut-être aussi influer sur leur entourage.

Ce dernier qui est d’ailleurs mis sur la sellette par la Frankfurter Rundschau pour laquelle il est certes grave que les adolescents aient consciencieusement choisi leurs victimes, mais il y a aussi de quoi s’indigner devant les enseignants et les parents qui ont fermé les yeux, quant ils n’ont pas mêmé été jusqu’à approuver. Juridiquement, l’affaire est à régler rapidement, en revanche le travail à l’école et à la maison sera de longue haleine.