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Niger : la journée type d'un agriculteur

Ali Abdou
1 août 2019

Du réveil au coucher, des champs aux assiettes, les cultivateurs nigériens se battent au quotidien pour subvenir aux besoins de leurs familles.

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Niger, Maradi - ländlicher Alltag
Image : DW/A. Abdou

"Des que je me lève le matin, je sais ce que j'ai à faire" (Halima, cultivatrice nigérienne)

Après sa prière de 5h30 à l’aube, Aboubacar Issaka, père de famille de 48 ans commence sa journée par un tour du propriétaire. "Le matin, je m’assure que tout le monde est bien réveillé et je me rends au champ. Je vais à 7 heures, je travaille jusqu’à 11h en général pour revenir me reposer au village, car nos champs ne sont pas bien loin. Si la famille est nombreuse, chez nous les Peuls, il faut confier les vaches à quelqu’un. Un préposé à l’élevage qui doit amener les animaux en pâturage toute la journée. La case que vous voyez là est celle de mon petit frère ; c’est lui qui s’occupe des animaux. En ce moment il est dans le nord pastoral, avec les vaches, et je dois m’occuper de sa femme et ses enfants jusqu’à son retour après les récoltes, quand les animaux auront le droit de paitre dans les zones agricoles.

Pendant la saison sèche, "nous ne faisons pratiquement rien ici à la maison. Vous savez les travaux aux champs ne durent que quatre mois dans l’année ! Les femmes travaillent plus que nous les hommes. Ce n’est pas à comparer, surtout pendant le ramadan, " confie Issaka.

Niger, Maradi - ländlicher Alltag
Image : DW/A. Abdou

Pendant que nous discutons avec le mari, sa femme Halima revient du champ. Sur sa tête, un sac d’herbe verte pour nourrir ses chèvres. Agée de 26 ans, Halima est la seconde épouse de Issaka.

En treize ans de mariage, ils ont eu 5 enfants. Comme toutes les femmes du village, elle doit se lever à 6h00, pour préparer le petit déjeuner aux membres de la famille. "Ensuite je cherche du mil pour piler, afin d’en faire de la farine. C’est avec cette farine que je prépare la bouillie pour le déjeuner des enfants. Après il faut aller chercher de l’eau au puits du village. Ces deux activités me prennent toute la journée. L’après-midi, il faut aller aux champs pour travailler au moins deux heures."

De retour du champ, "il faut préparer la nourriture du soir. Piler le mil et en faire une pâte accompagnée d’une sauce. Si les enfants sont déjà couchés, il faut les réveiller pour qu’ils mangent. Et le matin on recommence avec le petit déjeuner constitué des restes du soir. C’est dur, mais on est habitué, dès que tu te lèves le matin, tu sais ce que tu as à faire. Tu finis un travail, tu enchaines avec un autre. C’est comme ça que ça se passe," confie Halima.

Niger, Maradi - ländlicher Alltag
Image : DW/A. Abdou

En plus des tâches domestiques qu'elle effectue, puisage de l'eau, ramassage du bois, préparation des repas, la femme en milieu rural prend part à toutes les activités socio-économiques, agriculture, élevage, artisanat et petit commerce. Sa charge de travail journalière, entre 16h et 18h, ne lui donne que bien peu de temps à consacrer à ses enfants et à son éducation.