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Nouveau chapitre pour l'Allemagne

Anne Le Touzé22 novembre 2005

L’élection d’Angela Merkel à la chancellerie fait bien sûr la Une de tous les journaux allemands, où l’on peut voir des photos de la future chancelière dans ses jeunes années. Mais le départ de Gerhard Schröder est également salué par la presse.

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Image : AP

Pour Die Welt, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre. Une femme va diriger le pays, elle vient d’Allemagne de l’Est et, de surcroît, elle est chef du parti souvent considéré comme le plus obtus, la CDU. A la fin de l’ère Kohl en 1998, rappelle le quotidien, personne n’aurait pu prévoir qu’Angela Merkel pourrait, un jour, succéder à Gerhard Schröder. Une succession qui arrive dans un contexte difficile : jamais l’Allemagne n’aura été confrontée à autant de réalisme qu’au début de l’ère Merkel, constate Die Welt. La nouvelle chancelière va devoir prouver sa capacité à gouverner. Sa tâche sera de s’émanciper des limites du traité de coalition, tout en donnant au SPD le sentiment que ce n’est pas la CDU qui impose ses idées, mais qu’elle poursuit les réformes de l’ère Schröder.

La Frankfurter Rundschau concentre justement sa réflexion sur « l’héritage de Schröder ». La guerre du Kosovo, le non à la guerre en Irak et l’agenda 2010 : tant d’orientations que l’on n’aurait pas soupçonné de la part de la « génération Schröder ». Une génération qui a marqué son passage par son adaptation à un nouveau réalisme. Dans l’esprit de Schröder : faire face à la réalité et non la fuir, et prendre les décisions nécessaires, même si celles-ci se trouvent en porte-à-faux par rapport aux idées politiques d’hier. Aujourd’hui, c’est le pragmatisme qui règne. Les héritiers de Schröder trouvent une république dans laquelle les camps politiques définis dans les années rouges-vertes se sont décomposés à une vitesse inattendue, mettant en évidence le vide de sens et l’absence de visions à long terme.

Enfin, la grande coalition connaît un « départ maussade », selon la Süddeutsche Zeitung, pour qui l’optimisme n’est pas de mise. Tous les lobbys ont exprimé leurs réserves, les électeurs de la CDU/CSU sont déçus parce que le changement politique qu’ils espéraient ne s’est pas produit, ceux du SPD également, parce que c’est finalement Angela Merkel qui va diriger le pays. Quant aux électeurs du FDP, du PDS et des Verts, ils sont déçus de toute façon. La grande coalition est peut-être une « alliance d’intérêts et non un mariage d’amour ». Mais même une simple alliance requiert un minimum de confiance, aussi bien en son sein que de l’extérieur. Le climat dans lequel elle voit le jour n’est pas propice à sa longévité, considère la SZ. Lorsqu’un gouvernement n’a pas la confiance requise, il peut difficilement faire passer des réformes. Schröder en a fait les frais. Une grande partie des efforts de la grande coalition va consister, au moins dans les premiers mois, à faire bonne impression.