Nouveau gouvernement : quelle politique étrangère pour l'Allemagne ? | PROGRAMME | DW | 07.03.2018
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PROGRAMME

Nouveau gouvernement : quelle politique étrangère pour l'Allemagne ?

Après une crise politique sans précédent depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l'Allemagne va former un nouveau gouvernement. Vu d'Allemagne tente d'y voir plus clair dans la politique étrangère à venir. Reportage aussi en Israël, où des milliers d'Africains, Erythréens et Soudanais en majorité, vivent souvent dans la pauvreté, avant leur expulsion prochaine.

"239 604 voix pour le oui. 123 329 pour le non. Ce qui nous donne une majorité en faveur du oui à 66,02%". Sa voix était en direct sur des très nombreuses radios et chaines de télévision dimanche 4 mars 2018. Devant des dizaines de journalistes de toute l'Allemagne et de l'Europe (photo ci-dessus), souvent en direct sur leurs médias respectifs, Dietmar Nietan, le chef de la Commission du mandat et de dépouillement du parti social démocrate allemand (SPD) annonçait le "oui" de membres de son parti pour la grande coalition.

Angela Merkel élue le 14 mars

Fin de la crise politique sans précédent dans le pays depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Jamais les partis n'auront mis aussi longtemps pour former un gouvernement. Mais cette page des négociations est désormais tournée. Sauf tremblement de terre politique innatendu, Angela Merkel sera élue pour un quatrième mandat le 14 mars prochain, au parlement, par les députés, comme cela se pratique en Allemagne. 

Politique migratoire : entre générosité et fermeté

Alors à quoi s'attendre maintenant, pour l'Allemagne, pour l'Afrique, pour l'Europe, et pour les relations entre tous ces acteurs ? "La politique étrangère devrait connaître une certaine continuité, puisque c'est au SPD que revient le ministère des affaires étrangères une nouvelle fois", décrypte Hans Stark, chercheur, spécialiste de l'Allemagne, professeur de civilisation allemande et secrétaire général du comité d’études des relations franco-allemandes à l’institut français des relations internationales. 

La politique migratoire menée entre 2015 et 2017 par Angela Merkel a souvent été critiquée en Europe. "Certains considèrent même que c'est un point qui a conduit au Brexit", explique Hans Stark. Un point qui a aussi posé de nombreux problèmes lors des récentes négociations gouvernementales, notamment car la droite souhaitait une politique beaucoup plus dure. Au final les partis se sont mis d'accord sur le chiffre de 200 000 entrées par an. "Cela reste un chiffre important. Et c'est le solde qui est important, car on parle de 200 000 arrivées. Ce qui veut dire que si 100 000 personnes partent, 300 000 pourront arriver", explique Hans Stark. La politique de regroupement familiale va aussi connaitre des changements. 

L'Allemagne de retour en Afrique

L'Allemagne qui s'est pendant des années détournée de l'Afrique au niveau politique, a engagé un virage récent sur la question, qui va se poursuivre. "Désormais, le pays se tourne vers le continent, en menant une politique de maitrise des flux migratoires. On cherche davantage à combattre les origines qui poussent les gens à partir, en s'engageant davantage dans les politiques de développement", analyse Hans Stark qui rappelle que la part du budget consacré au développement va passer à 0,7 du PNB du pays. 

POUR EN SAVOIR PLUS → Vous pouvez consulter la revue "Allemagne d'aujourd'hui", n°222/octobre - décembre 2017, un dossier de près de 200 pages consigné par plusieurs universitaires et dirigé par Hans Stark et Jérome Vaillant.

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                                                                 Prison ou retour en Afrique ?

Cette semaine Vu d'Allemagne vous emmène aussi en Israël. Dans le pays, près de 40 000 migrants clandestins ont encore quelques jours pour faire leurs valises. Des Erythréens et des Soudanais, en majorité. Ils doivent quitter le pays avant le 1er avril, sous peine sinon d'être mis en prison. 

Une vie quotidienne sur place difficile

Un choix difficile à faire pour ces hommes et ces femmes concentrés dans les quartiers Sud de Tel Aviv. Une zone minée par la pauvreté et la délinquance où les migrants se sont entassés au fil de leurs arrivées depuis 12 ans et jusqu'à la fermeture de la frontière israélo-égyptienne en 2013. Pour eux l'intégration est difficile, sans aide public, supportée essentiellement par la société civile et des ONG. Une partie de la classe politique accuse aussi les réfugiés d'être responsable de la délinquance qui augmente.

Alors sur place on oscille entre envie de rester et résignation à faire ses bagages. Au Sud de Tel Aviv, à Neve Shaanan, Helene Machline a rencontré ces hommes et ces femmes et ceux qui leur viennent en aide. Entre des cours d'hébreu, d'anglais, des conseils pour les mères de famille, et questionnements perpétuels sur le retour en Afrique ou non, tous se confient sur leur quotidien. Le 24 mars 2018, Tel Aviv accueillera une grande manifestation contre l’expulsion des clandestins subsahariens. 

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