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Nouveau scandale au sein de l'Eglise catholique

23 avril 2010

Sa photo s’étale en première page de la plupart des quotidiens : Walter Mixa, l’évêque d’Augsburg qui vient de donner sa démission.

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L'évêque d'Augsburg Walter Mixa a donné sa démission mercredi soir.Image : picture alliance / dpa

Après avoir nié les faits pendant plusieurs semaines, l'homme d'Eglise a fini par reconnaître qu'il avait frappé des enfants à l'époque où il était curé de paroisse. Les journaux s'intéressent aussi au discours prononcé hier par la chancelière Angela Merkel devant les députés du Bundestag. Un discours lors duquel elle a défendu l'intervention allemande en Afghanistan.


Kinderhilfseinrichtung St. Josef in Schrobenhausen Oberbayern
Walter Mixa a reconnu être coupable de violences sur des enfants dans le foyer Saint-Joseph en Bavière. Il est aussi soupçonné de malversations financières.Image : picture-alliance/ dpa

C'est un départ triste, qui est venu beaucoup trop tard, écrit die Welt. S'il avait démissionné plus tôt de sa fonction d'évêque, Walter Mixa aurait pu diminuer les dégâts causés à l'Eglise, ainsi que sa propre faute. Ce n'est que lorsqu'il a vu qu'il n'avait plus aucune autre solution qu'il a reconnu les faits et qu'il en a tiré les conséquences.

Pour la Frankfurter Rundschau, l'Eglise catholique a bien géré cette crise. La façon unique dont les autres évêques ont forcé la démission de leur confrère mérite du respect. Jusqu'à présent, un accord tacite voulait qu'on ne critique pas les autres publiquement. Quelle que soit l'ampleur de leurs fautes ou la bêtise des déclarations de leurs collègues, les rangs restaient serrés et rien ne filtrait vers l'extérieur. Cette prise de distance devrait servir d'exemple et montrer à tous les évêques qui se croient inattaquables : non, vous ne pouvez pas tout vous permettre.

Angela Merkel im Bundestag
Angela Merkel s'est adressée jeudi à la chambre basse du parlement et a défendu l'intervention en Afghanistan.Image : AP

La Frankfurter Allgemeine Zeitung revient de son côté sur le discours d'Angela Merkel sur l'Afghanistan. A la longue, un Etat démocratique ne peut pas mener une guerre contre la volonté du peuple. Il n'y a pas que les dirigeants qui ont besoin de l'approbation de la population, les soldats qui sont envoyés au front au nom de leur pays aussi. On n'a certes pas appris grand-chose de nouveau hier sur l'avenir de l'intervention en Afghanistan. Mais le Bundestag a clairement montré qu'il soutenait son armée et le mandat qu'il lui avait donné. Ce soutien est la moindre des choses dont l'Allemagne est redevable envers ses soldats.

La Süddeutsche Zeitung note quant à elle un changement d'attitude chez la chancelière. Depuis la mort de trois soldats au début du mois, l'intervention est devenue sa guerre. Angela Merkel n'a certes pas utilisé le mot guerre, mais elle a osé parler de ses conséquences, surtout en ce qui concerne les risques encourus par les soldats allemands. La chancelière sent que l'Afghanistan lui en demandera plus que toutes ses autres tâches. Ce n'est pas ce qu'elle souhaitait, mais à présent cette guerre et son avenir politique sont intimement liés.

Auteur : Aude Gensbittel

Edition : Audrey Parmentier