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Nouvelle conférence de paix sur la Syrie en Russie

Hugo Flotat-Talon
30 janvier 2018

La diplomatie russe tente de relancer une nouvelle fois les négociations de paix dans le conflit syrien. Une initiative compliquée et critiquée par les Occidentaux.

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Russland Syrien Gespräche in Sotschi
Image : Reuters/S. Karpukhin

"La Russie veut faire accepter le maintien de Bachar El Assad" - Nina Bachkatov

"J'étais en Russie ce week-end, on ne savait pas encore si la conférence aurait bien lieu". Par son témoignage, Nina Bachkatov, journaliste et politilogue à Bruxelles en Belgique, spécialiste de l'espace post-soviétique, résume bien les difficultés de la diplomatie russe ces dernières semaines. Très impliquée dans le conflit syrien, avec notamment une intervention armée dès 2015, la Russie tente aujourd'hui de trouver une issue diplomatique à ce conflit. C'est ainsi que depuis plusieurs semaines, le Kremlin prépare le "congrés du dialogue national syrien", à Sotchi. 

La préparation de la réunion a exposé les divisions très fortes à surmonter. Les principaux groupes d'opposition syriens ont refusé de participer à la réunion il y a quelques jours. Même chose pour les combattants kurdes. Et ce mardi matin encore, le début des discussions a été retardé, certains opposants au régime syrien refusant au dernier moment de participer. À l'ouverture de la conférence, le ministre des affaires étrangères russes Sergueï Lavrov à même été sifflé.

Critiques occidentales

"Pour la Russie ce qui était important, c'est que cette conférence se tienne", explique Nina Bachkatov à Bruxelles. Le Kremlin cherche à prouver qu'il n'est pas isolé, et que sa diplomatie, différente de celle occidentale, fonctionne. "Les Russes dialoguent avec tout le monde, quelque soit la sympathie qu'ils entretiennent avec les différents acteurs", décrypte Nina Bachkatov. "Ils ont une approche des petits pas, contrairement aux Occidentaux qui affichent souvent des buts très clairs, avec des objectifs précis". Cette spécialiste explique que la Russie sait qu'elle ne règlera pas le conflit avec une seule réunion, mais que cela s'inscrit dans une stratégie à long terme. 

Türkische Armee nimmt Berg Baraja in Syrien ein
Image : picture alliance/AA/E. Sansar

Du coté des Occidentaux, les critiques n'ont pas manqué. Ce mardi, par exemple, le ministre des Affaires étrangères français Jean Yves Le Drian a déclaré que "c'était à l'ONU à Genève que devait se faire les pourparlers de paix". Comme d'autres il craint que cette conférence russe perturbe une nouvelle fois les discussions de paix sous l'égide de l'ONU à Genève. Certains estime également que la Russie ne cherche qu'à obtenir un accord de paix qui donnerait l'avantage au pouvoir syrien.

Sur le terrain, ce mardi, les combats dans le nord du pays, où est notamment impliquée l'armée turque, ont encore été très violents. La guerre a fait 340.000 morts depuis 2011.

 

Portrait Hugo Flotat-Talon
Hugo Flotat-Talon Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleHugo_FT_