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Où en est la rébellion libyenne ?

3 août 2011

Depuis cinq mois, les rebelles combattent les troupes de Mouammar Kadhafi, sans parvenir à prendre véritablement l'avantage. L'assassinat de leur chef d'état-major a mis au grand jour les dissensions existantes.

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Scène de joie, en juin dernier, à l'annonce d'un mandat d'arrêt international contre KadhafiImage : dapd

L'assassinat du général Younès a semé le trouble en Libye. Ancienne figure du régime Kadhafi pendant plus de quarante ans, il avait en effet rejoint l'opposition dès le début de la révolte. Les circonstances de sa mort n'ont toujours pas été éclaircies. Mais les rebelles accusent les troupes de Mouammar Kadhafi d'en être responsables. C'est ce qu'explique cet opposant, Achour Al Shames :

« Kadhafi est le seul qui profite de la mort de Younès. Il lui a été très proche pendant de nombreuses années, et connaît beaucoup de secrets. Il en savait plus que personne d'autre sur la composition de l'armée libyenne et ses milices, ainsi que sur l'entourage de Kadhafi. C'est pourquoi il était considéré comme dangereux. »

Libyen Rebellenführer Abdel Fattah Younis
Le général Abdel Fatah Younès a été tué le 28 juilllet, à BenghaziImage : dapd

Une unité de circonstance

Des affirmations qui ne sont, pour l'instant, que des suppositions. D'autant que la rébellion est loin d'être homogène, selon Alfred Hackensberger, journaliste allemand spécialiste de la Libye. Pour lui, les rebelles se divisent en deux groupes, ceux de l'ouest et ceux de l'est, unis pour la circonstance dans le combat contre Mouammar Kadhafi. A cela s'ajoute la présence de combattants afghans et iraniens, qui occuperaient aujourd'hui des postes-clefs de la structure militaire. Certains d'entre eux auraient déjà combattu aux côtés d'Al-Qaïda. Par ailleurs, le journaliste souligne l'importance des intérêts économiques dans les luttes internes :

« On parle de 30 millions d'euros qui doivent être reversés à Benghazi. On peut imaginer que certains groupes veulent avoir leur part et donc ce n'est pas un hasard de voir que certains conflits apparaissent maintenant. »

Des sommes qui proviennent des fonds gelés par les occidentaux et destinées, en théorie, à l'approvisionnement de la population civile.

Auteurs : Lina Hoffmann, Myriam Cossec
Edition : Sandrine Blanchard