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Où l'on reparle de la Grèce.

3 juin 2011

Un accord a été trouvé pour accorder un nouveau prêt à Athènes. En échange, le gouvernement grec s'est engagé à mettre en œuvre un plan de réduction des dépenses. Ceci sur fond de grogne sociale dans toute l'Europe.

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Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, et le Premier Ministre grec George Papandreou lors d'une rencontre vendredi au Luxembourg
Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, et le Premier Ministre grec George Papandreou lors d'une rencontre au LuxembourgImage : dapd

La première chose qui saute aux yeux quand on s'intéresse à la crise de l'euro – qui dure, qui n'en finit pas de durer – c'est le décalage croissant qui existe entre ceux qui prennent les décisions en matière d'économie : les gouvernements, la Commission européenne, le Fonds monétaire international et ceux qui les subissent – à savoir les salariés. Ainsi, d'un côté nous avons l'image d'une Europe qui se penche au chevet de la Grèce, pays surendetté. Athènes ai ainsi obtenu de la part de Bruxelles et du FMI, l'assurance d'obtenir un nouveau plan de prêt de 60 milliards d'euros qui fait suite à un autre crédit, quasiment le double, décidé il y a un an. En échange de quoi? De la promesse de faire 22 milliards d'euros d'économies d'ici 2015.

Grogne sociale

Mais les salariés grecs ont déjà tout perdu ou presque : leur 13e mois, leur retraite, leurs primes, les fonctionnaires ont vu leurs salaires diminuer. Eh bien ca ne suffit pas. C'est donc sur ce sentiment à la fois d'asphyxie et d'injustice que gonfle aujourd'hui en Europe une grogne sociale. En Grèce bien sûr où les manifestations se multiplient depuis des semaines. Mais aussi en Espagne ou en France avec les jeunes qui occupent les places des grandes villes sur le modèle des révolutions tunisiennes et égyptiennes. « Vous savez, les troubles ils ne seront pas qu’en Grèce. Les troubles vont s’étendre sur l’ensemble de l’Union à commencer par le Sud, le Portugal, l’Espagne. Cela va remonter par l’Italie et cela arrivera sans doute en Allemagne aussi », a estimé Georges Dassis, le président du groupe des Syndicats au Comité économique et social à Bruxelles.

Ce n'est peut-être pas encore arrivé en Allemagne mais pour le reste Georges Dassis avait raison. La Confédération européenne des syndicats a appelé à une journée d'action européenne le 21 juin et réclame plus de justice fiscale. Avec notamment une meilleure taxation des entreprises, une meilleure taxation du capital ou encore des transactions financières qui elles ne sont de toutes manières pas du tout taxées.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Marie-Ange Pieorron