Où va la Libye ?
24 février 2011
"La Libye va être libérée et Kadhafi va s'en aller", c'est l'inscription qu'on peut lire sur la pancarte brandie par des manifestants antigouvernementaux à la Une de die Tageszeitung. L'avenir de la Libye est complètement ouvert, estime le quotidien. Comme en Egypte, les Libyens demandent le départ de leur dictateur, des élections libres et la fin de la corruption. Mais la comparaison s'arrête là. La Libye ne dispose en effet d'aucune base solide dans la société civile qui puisse faire office de futur parti politique alors qu'en Egypte, même sous Hosni Moubarak, il existait des structures d'opposition qui étaient reconnues officiellement ou tolérées de facto, comme les Frères musulmans. Mouammar Kadhafi a gouvernée son pays par la peur. Difficile par conséquent d'imaginer quel genre de forces sociales pourraient apparaître dans une Libye libre.
Personne ne sait ce qu'il va advenir de ce pays, souligne également la Süddeutsche Zeitung. Ce qui est certain en revanche c'est que la situation libyenne peut devenir une vraie catastrophe pour l'Union européenne si elle s'obstine à mener sa politique étrangère actuelle, estime le quotidien. Ceux qui pensent pouvoir stopper les flux de migrants - dont au fond personne ne se préoccupe de savoir s'ils vont vraiment arriver et si oui dans quelles proportions - en s'accrochant aux vieilles ententes conclues avec Kadhafi, ceux-là ont déjà un train de retard. Une Afrique du Nord en paix, stable et prospère, voilà la seule protection valable contre l'immigration clandestine.
Die Welt pense également qu'il faut que l'Union européenne revoit sa politique avec la région. Les idées de liberté qui secouent actuellement le monde arabo-musulman et qui vont le modifier en profondeur représentent un réel défi pour les 27. La jeune génération nord-africaine aspire aux idéaux européens. L'Europe doit saisir cette chance.
Un mot pour finir sur Karl-Theodor zu Guttenberg, dont la photo fait la Une de nombreux quotidiens. La Frankfurter Allegemeine remarque que le ministre de la Défense ne semble toujours pas avoir saisi qu'il y a une différence majeure entre de simples erreurs et un plagiat. Quelqu'un qui a recopié des passages entiers ne peut pas avoir agit inconsciemment. Ou alors c'est qu'il était saoul! Mais pour rendre cette thèse là crédible, ce sera une autre paire de manche.
Auteur : Konstanze von Kotze
Edition : Yann Durand