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Opérations anti-terroristes américaines en Afrique

Anne Le Touzé (avec agences)6 octobre 2013

Les forces spéciales américaines ont mené deux raids ce week-end, en Libye et en Somalie. Le gouvernement libyen affirme ne pas avoir été informé de l'opération qui a entraîné la capture d'un chef présumé d'al-Qaïda.

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Un hélicoptère du commando d'élite Navy Seals qui a mené l'opération somalienne
Un hélicoptère du commando d'élite Navy Seals qui a mené l'opération somalienneImage : picture alliance/abaca

Les autorités libyennes demandent des « explications » à Washington, après ce qu'elles considèrent comme l'« enlèvement » d'un de leurs citoyens. Samedi, le Pentagone a annoncé la capture d'Abou Anas al-Libi « suite à une opération américaine de contre-terrorisme ». La chaîne CNN, citant un responsable américain, a indiqué que le gouvernement libyen avait été informé de cette opération menée en plein jour à Tripoli.

Recherché par les États-Unis

Abou Anas al-Libi, de son vrai nom Nazih Abdul Hamed al-Raghie, était recherché depuis 13 ans par les États-Unis pour son rôle présumé dans les attentats de 1998 contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya, des attentats qui avaient fait plus de 200 morts. Il fait partie des personnalités les plus recherchées par le FBI américain, qui a offert cinq millions de dollars pour sa capture. Selon des proches, il a été arrêté samedi à l'aube alors qu'il rentrait de la mosquée.

La capture d'Abou Anas al-Libi s'est déroulée en plein jour à Tripoli
La capture d'Abou Anas al-Libi s'est déroulée en plein jour à TripoliImage : picture-alliance/dpa

L'ingénieur en informatique libyen avait quitté le pays pour le Soudan au début des années 1990, pour fuir la répression des islamistes par le régime de Mouammar Kadhafi. Il était membre du Groupe islamique de combat libyen (Gicl) avant de rallier le réseau d'al-Qaïda, dont il a rapidement gravi les échelons grâce à ses connaissances en informatique et en systèmes de télécommunication. Rentré en Libye après le déclenchement de l'insurrection en 2011, il aurait pris part aux combats au côté des rebelles libyens.

Selon des analystes, l'opération des forces spéciales américaines risque de fragiliser encore plus le gouvernement libyen de transition qui fait face à une montée de l'influence des islamistes extrémistes, en particulier dans l'est du pays.

Opération ratée en Somalie ?

L'autre opération, menée dans le sud de la Somalie par les forces spéciales américaines, visait un chef shebab. Selon les déclarations d'un responsable américain au New York Times sous couvert d'anonymat, le dirigeant islamiste a probablement été tué, mais le commando d'élite a dû se retirer avant d'avoir confirmation de sa mort.

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C'est l'opération la plus importante effectuée par les Américains sur le sol somaliens depuis que les forces spéciales ont tué il y a quatre ans un des chefs shebab, Saleh Ali Saleh Nabhan. Elle survient deux semaines après l'attaque, revendiquée par les Shebab, du centre commercial Westgate à Nairobi, et qui a fait au moins 67 morts.

De leur côté, les islamistes somaliens ont indiqué avoir repoussé une attaque des forces britanniques et turques contre une de leurs bases côtière à Barawe, dans le sud de la Somalie. Londres et Ankara ont toutefois démenti avoir participé à une telle opération. Les Shebabs ont affirmé que l'attaque « ratée » avait fait de nombreuses victimes parmi les forces étrangères.

Washington déterminé

Contrairement aux autorités libyennes, le Premier ministre somalien, Abdi Farah Shirdon, a confirmé coopérer avec des « partenaires étrangers dans la lutte contre le terrorisme », soulignant l'intérêt du gouvernement de voir « une Somalie en paix, libérée du terrorisme ».

A la suite de ces opérations, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a assuré que les Etats-Unis redoubleraient d'efforts dans leur lutte contre le terrorisme. « Les Etats-Unis ne cesseront jamais leurs efforts pour que les responsables d'actes de terrorisme rendent des comptes », a-t-il déclaré depuis Bali, en Indonésie.