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Oubliés, les chômeurs de longue durée ?

Konstanze von Kotze3 janvier 2014

En 2013, l'Allemagne a enregistré pour la septième année consécutive des résultats records sur le marché de l'emploi et le taux de chômage n'a pas dépassé les 7%. Le miracle cache pourtant des faiblesses.

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Environ 232.000 emplois ont été créés en 2013 en Allemagne. Cela ne représente toutefois que la moitié des emplois créés en 2012 et 2011.Image : picture-alliance/dpa

Depuis la mise en place des réformes du marché du travail, écrit die Welt, le nombre de chômeurs est passé de plus de 5 millions à moins de trois millions. Un résultat encourageant certes, mais le quotidien s'interroge sur le sort de ces trois millions restants, le "noyau dur" des chômeurs de longue durée. Le fait est que même avec une conjoncture satisfaisante et des entreprises demandeuses de main d'oeuvre, ces chômeurs-là ne parviennent pas à réinsérer le monde du travail. Les employeurs préfèreront recruter des migrants qualifiés, des femmes ou des personnes relativement âgées plutôt que des gens qui sont depuis des années sans emploi, d'autant plus quand ils n'ont pas de formation. Il est grand temps que les autorités s'attaquent au problème.

A propos de migrants qualifiés, die tageszeitung revient sur l'étrange accueil qui leur est réservé par le parti conservateur bavarois. La CSU n'a en effet pas trouvé mieux que de lancer une campagne pour endiguer l'immigration de Bulgares et de Roumains qui viendraient percevoir des prestations sociales et ce alors que depuis le 1er janvier, ces derniers sont autorisés à venir travailler librement en Allemagne. Non seulement le parti bavarois met tout le monde dans le même sac mais il feint d'ignorer que l'économie allemande a tout simplement besoin de ces migrants. Il est clair que des villes comme Duisburg, Dortmund ou Berlin dont les caisses sont vides auront besoin d'un soutien financier pour accueillir convenablement cette main d'oeuvre. Mais on peut traiter la question avec calme, sans tomber dans le populisme de la CSU, estime le quotidien.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung rappelle pour sa part que l'Union européenne n'est pas la seule à avoir peur des migrants soi-disant voleurs d'emploi. En revanche, ce qui est nouveau et ce qui explique sans doute le débat actuel sur l'arrivée des Roumains et des Bulgares sur le marché allemand, ce sont les élections et les enjeux qui vont avec. En 2014, on votera dans plusieurs parlements régionaux mais aussi au niveau communal - en Bavière notamment - et européen. Le journal note que depuis la naissance du marché unique, les travailleurs des pays membres les plus pauvres ont toujours tenté leur chance dans les pays membres plus riches. Jusqu'ici tout le monde y a trouvé son compte et le quotidien ne voit pas pourquoi cela changerait. C'est juste qu'en temps de crise, les peurs liées aux conséquences négatives de l'immigration ont tendance à faire oublier ses effets positifs.