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Ouvrez le Bal... des Cent Jours!

9 février 2009

Chaque année, dans toute la Pologne, dans toutes les classes terminales des Lycées, on fête Studniowka, le Bal des Cent jours

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Au lycée Stefan Bratory de Varsovie, Studniowka, le Bal des Cent jours bat son pleinImage : DW/Ciochacka

Cent jours avant le baccalauréat comme l’on dit en France, ou cent jours avant la « Matura » comme l’on dit en Polonais, les futurs bacheliers préparent Studniowka. Pour eux, ce Bal revêt une très grande importance !

Gymnasium Stefan Bratory Studniowka Abi Ball Warschau 2007
Grande tenue pour une affaire d'importance: le Bal des Cent JoursImage : DW/Ciochacka

Un rite pour trois générations

En Pologne, le Bal des Cent jours, c’est la Fête des premiers pas dans la vie adulte … Comme chaque année, elle se déroule de février à mars, selon les lycées. « Ce Bal a marqué des générations ! raconte Mme Cichocka, directrice du Lycée polonais Stephan Batory, à Varsovie. L’année dernière, pour Studniowka, nous avons accueilli une grand-mère, une mère et une fille, trois générations d’une même famille ! Eh bien, pour ce Bal des Cents jours, la mère et la grand-mère avaient dansé , ici, dans ce même lycée, entre ces murs, et la mère et la grand-mère s’en souvenaient très bien ! ».

A Varsovie, il y a aujourd’hui des lycées allemands, anglais, français où l’on fête aussi le Bal des 100 jours, devenu peu à peu témoignage interculturel. Toutefois, partout, le rite polonais n’a pas changé : c’est toujours la « Polonaise » qui ouvre le Bal !

Répétition enfievrée

Trois fois par mois, au Lycée français de Varsovie, filles et garçons répètent la « Polonaise », danse et musique ! Cela se passe dans la salle de sports, sous l’œil vigilant des professeurs de gymnastique … Et les futurs bacheliers sont très attachés à cette Fête : « Pour moi, explique Kasia, - polonaise, 17 ans et demi -, cette fête, c’est quelque chose que j’attends depuis que je suis très petite, depuis que l’on m’a dit qu’il y a Studniowka en terminale, et que l’on choisit une belle robe, et un bon partenaire pour danser la Polonaise ! ». Et Sébastien, - polonais, 18 ans -, prend cette fête très au sèrieux : « C’est un évènement très important, dit-il. J’ai passé la très grande partie de ma vie en France et le fait de pouvoir être en Pologne à présent et de perpétuer cette tradition polonaise, cela me rend très fier ! ».

Enfin, le « grand jour » arrive ! Fièvre et précipitations : les filles essaient pour la dixième fois leurs robes de soirée et leurs talons hauts, courent chez le coiffeur et l’esthéticienne … Les garçons se remémorent les pas de la Polonaise, et un, et deux, et trois …

Pour la Pologne libre

Gymnasium Stefan Bratory Studniowka Abi-Ball Warschau 2007
Danser pour la Pologne: une tradition du XVIIIème siècleImage : DW/Ciochacka

C’est l’heure de l’émotion et aussi l’heure de l’ Histoire, comme le dit Serge Tillman, proviseur-adjoint au Lycée Français de Varsovie : « Le Bal des Cent jours est né à la fin du 18ème siècle, début 19ème, lorsque la Pologne a été rayée pour la seconde fois de la carte de l’Europe, donc après 1795. Au moment de sa disparition, pour maintenir vivante l’identité polonaise, les élites polonaises ont souhaité la cérémonie du Bal, qui leurs permettaient l’entrée dans la vie adulte, en se souvenant de ce qu’a été la Pologne libre ! C’est une coutume qui a plus de deux siècles ! … Et c’est vraiment un moment très émouvant ! Ce soir-là, le soir du Bal des Cent jours, filles et garçons s’apprêtent à quitter le Lycée. Et dans leur regard, on lit déjà de nouveaux horizons .

Reportage de François Gault, correspondant à Varsovie.