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Pas de solution kenyane en Côte d'Ivoire

5 janvier 2011

Le blocage politique perdure en Côte d’Ivoire suite à l’échec de la tentative de médiation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest et de l'Union africaine au début de la semaine.

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Alassane Ouattara et Raila Odinga à l'hôtel Golf à AbidjanImage : AP

Malgré la pression de la communauté internationale, le président sortant Laurent Gbagbo refuse toujours d'admettre sa défaite lors de la présidentielle du 28 novembre dernier, même s'il se dit prêt à des négociations. Des négociations dont son rival Alassane Ouattara ne veut pas entendre parler.

Elfenbeinküste / Koroma / Gbagbo
Les émissaires de la Cédéao ont rencontré Laurent Gbagbo leur de leur visite à AbidjanImage : AP

Les émissaires de la Cédéao et de l'Union Africaine ont certes salué la volonté affichée de Laurent Gbagbo de négocier, mais ils lui ont fait comprendre que des pourparlers ne menaient pas automatiquement à un partage du pouvoir avec le camp Ouattara. Lors d'une conférence de presse hier à Abuja, le Premier ministre kenyan Raila Odinga a déclaré qu'il n'y aurait pas de « solution kenyane », c‘est-à-dire la réunion des camps adverses au sein d'un même gouvernement, en Côte d'Ivoire :

« Quand les gens perdent des élections, ils veulent se maintenir au pouvoir et ils espèrent négocier un partage du pouvoir avec l'opposition. J'ai dit à Laurent Gbagbo que cette option n'était disponible. La solution kenyane n'est pas vraiment une solution, si on l'adopte, cela va entraver le processus de démocratisation du continent. »

Elfenbeinküste Blauhelme UN-Soldaten in Abidjan
La force des Nations Unies est chargée de maintenir le calme dans le paysImage : AP

De son côté, le président de la Commission de la Cédéao, James Victor Gbeho, a précisé que son organisation maintenait sa position quant à l'usage de la force :

« Une option militaire reste toujours possible. Toutefois, s'il a une chance de résoudre le conflit de façon pacifique, même si elle n'est que de 0,5% alors nous allons l'exploiter. »

Reste à savoir de quels moyens dispose la communauté internationale pour résoudre le conflit et jusqu'à quel point elle peut s'impliquer en Côte d'Ivoire. Certains analystes décrient d'ores et déjà les velléités d'intervention étrangères dans la crise ivoirienne, même s'ils souhaitent eux aussi le départ de Laurent Gbagbo. C'est le cas du sociologue togolais Ayayi Togoata Apedo-Amah :

« Nous ne sommes pas encore libres de choisir les dirigeants de notre choix en Afrique, parce que les grandes puissances ont toujours leur mot à dire dans cette affaire-là. Et les hommes qui ont travaillé dans les organisations internationales, on en a placé plein Premiers ministres ou chefs d'Etat. Je crois que le problème de l'Afrique, c'est toujours l'indépendance à acquérir. »

Le Cédéao doit prochainement se prononcer sur la suite à donner à l'échec de la médiation.

Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Kossivi Tiassou