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Pas tous égaux face à la hausse des prix

16 août 2011

Les prix alimentaires ont presque atteint le niveau de 2008, où l'on avait assisté à des émeutes de la faim dans plusieurs pays africains. La Banque mondiale appelle à agir et s'adresse en particulier aux pays du G20.

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Image : Babou Diallo

Dans un communiqué diffusé lundi, le président de la Banque mondiale Robert Zoellick estime que « plus que toute autre région du monde, la Corne de l’Afrique est victime d’un mélange particulièrement délétère entre des prix alimentaires élevés, la pauvreté et l’instabilité ».

Pour lui, il y a deux choses essentielles à faire : assurer l'aide d'urgence pour les victimes de la sécheresse et, à plus long terme, permettre une reprise économique dans ces pays, pour que les populations puissent assurer leur sécurité alimentaire. Or, selon la Banque mondiale, il faudrait encore 1,45 milliards de dollars pour faire face à ces défis, en plus du milliard déjà promis.

La hausse des prix, en partie responsable de la crise alimentaire dans la Corne de l'Afrique, touche le continent et le reste du monde de manière inégale. Par rapport à juillet 2010, le prix du maïs a doublé dans des pays comme l'Ouganda, la Somalie ou le Rwanda, mais il a baissé en Haïti ou au Mexique. En moyenne, toujours selon la Banque mondiale, la hausse des prix alimentaires atteint 33% sur un an.

Robert Zoellick / Weltbank / Washington
Robert Zoellick souligne que rien n'est prévu pour amortir les effets de la volatilité des prixImage : AP

Soutenir l'agriculture paysanne

Et à l'intérieur même des pays, les variations sont très nettes d'une région à l'autre. La situation est donc plus que jamais caractérisée par l'inégalité face aux prix. Dans de nombreux pays en développement, 10% de hausse, ce sont des milliers de personnes qui basculent dans l'extrême pauvreté, alors qu'en Europe, par exemple, l'impact sur le niveau de vie reste plus limité, même si là-aussi les plus pauvres ressentent déjà nettement les effets de l'inflation.

C'est pourquoi il est de plus en plus question de renforcer la régulation des prix alimentaires. Et le G20 en a fait un objectif prioritaire. Parmi les mesures prévues : la mise en place de stocks répartis dans les régions à risque, mais aussi une lutte accrue contre la spéculation. Les spécialistes du développement mettent quant à eux l'accent sur un point crucial : le soutien à l'agriculture paysanne. Cela passe par une meilleure formation des agriculteurs, des méthodes de culture plus respectueuses de l'environnement et de meilleures conditions d'accès aux marchés, où les pays occidentaux continuent de soutenir leurs propres produits avec des subventions massives.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Georges Ibrahim Tounkara