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Steinbrück le malheureux

Marie-Ange Pioerron24 septembre 2013

Avec Peer Steinbrück, le SPD a fait mieux qu'aux dernières élections, mais cela n'a pas suffi. S'il y a une chose que le candidat a exclue pendant la campagne, c'est de former une grande coalition avec son adversaire.

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Image : picture-alliance/dpa

Peer Steinbrück l'a dit et répété pendant toute la campagne électorale: la seule option pour lui était une coalition avec les Verts, avec lui comme chancelier. A 66 ans, ce diplômé en économie ne s'est pas laissé abattre par les sondages. La perséverance est d'ailleurs un de ses traits de caractère. À l'école, ce ne fut pas un éleve brillant. Mais c'est un bosseur qui a gravi tous les échelons politiques, jusqu'à celui de ministre président de Rhénanie du Nord-Westphalie, et ministre des Finances dans la grande coalition avec les chrétiens-démocrates de 2005 à 2009

Anciens alliés de raison

À l'époque le courant est plutôt bien passé entre Peer Steinbrück et Angela Merkel. En tout cas, c'est ensemble qu'ils ont maîtrisé la crise financière de 2009. Tous deux à l'époque semblaient s'apprécier, même s'ils affichent des caractères très différents. Steinbrück est plutôt du genre bon vivant, amateur de bon vin. C'est quelqu'un qui ne mâche pas ses mots, qui peut sembler à la limite arrogant et donneur de leçon. Il a beaucoup choqué en déclarant que le salaire de chancelier était à ses yeux insuffisant. Mais aussi en empochant plus d'un million d'euros en trois ans pour des conférences qu'il a données dans des grandes entreprises.

Angela Merkel et Peer Steinbrück, l'entente cordiale
Angela Merkel et Peer Steinbrück, l'entente cordialeImage : Reuters

Un social-démocrate pas très à gauche

Peer Steinbrück se range plutôt à la droite du SPD. Ce fils d'une grande famille commerçante de Hambourg a adhéré au parti à l'âge de 20 ans. Et il a l'image tenace d'un homme d'argent, éloigné des couches populaires. Il a d'ailleurs soutenu le programme de coupes sociales lancé au début des années 2000 par le chancelier social-démocrate, Gerhard Schröder. Pendant sa campagne électorale, il a opéré un virage à gauche en demandant l'introduction d'un salaire minimum, qui n'existe pas en Allemagne. Mais ses détracteurs l'ont jugé sur ce point peu crédible.