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Percée diplomatique russe sur la Syrie

Etienne Bouche13 septembre 2013

La Russie reste fidèle au régime syrien. Opposée à une intervention militaire internationale, elle a repris la main sur le dossier et pris de court ses détracteurs en proposant un contrôle des armes chimiques en Syrie.

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Sergey Lavrov arrives at a hotel before talks on Syria with U.S. Secretary of State John Kerry in Geneva September 12, 2013. Kerry flew into Geneva on Thursday to hear Russia's plans to disarm Syria of its chemical weapons and avert U.S.-led military strikes, an initiative that has transformed diplomacy in the two-and-a-half year old civil war. REUTERS/Ruben Sprich (SWITZERLAND - Tags: POLITICS)
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï LavrovImage : Reuters

L'initiative russe, qui coupe l'élan des puissances favorables à l'option militaire, est d'autant plus surprenante que Moscou cultivait jusqu'à présent la diplomatie du niet. En bloquant systématiquement toute résolution de l'ONU contre le régime de Damas, la Russie exprime son refus intransigeant de toute forme d'ingérence étrangère, bien plus qu'un soutien personnel à Bachar al-Assad. Mais en proposant au pouvoir syrien de placer son stock d'armes chimiques sous contrôle international, la Russie est soudain devenue plus audible.

Sa proposition a été accueillie avec intérêt dans les chancelleries du monde, qui ont salué une démarche constructive. Les Etats-Unis, favorables à ce plan, ont néanmoins exprimé une certaine méfiance : à quoi joue la Russie ? S'agit-il d'une stratégie de diversion, d'un processus inapplicable destiné à faire gagner du temps au dirigeant syrien ? Dans tous les cas, la piste russe semble avoir rebattu les cartes et éloigné la perspective de frappes contre le régime syrien.

Discussions de Genève

Russia's Foreign Minister Sergey Lavrov (R) and U.S. Secretary of State John Kerry hold a news conference at a hotel in Geneva September 12, 2013. Kerry flew into Geneva on Thursday to hear Russia's plans to disarm Syria of its chemical weapons and avert U.S.-led military strikes, an initiative that has transformed diplomacy in the two-and-a-half year old civil war. REUTERS/Ruben Sprich (SWITZERLAND - Tags: POLITICS)
John Kerry , le chef de la diplomatie américaine et son homologue russe, à GenèveImage : Reuters

Les diplomaties russe et américaine sont actuellement réunies à Genève pour définir la mise en application de ce plan. La première étape prévoit l'adhésion de Damas à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques.

« Il y a une chance pour la paix en Syrie et il ne faut pas la laisser passer », a prévenu le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. C'est aussi le discours que tenait Vladimir Poutine dans une tribune publiée hier dans le New York Times : une intervention militaire extérieure conduirait, selon le président russe, « à déstabiliser davantage la situation dans ce pays et dans la région dans son ensemble ».

Mais les négociations en cours ne sont pas gagnées d'avance. Entre Russes et Américains, les divergences persistent, d'autant que Bachar al-Assad pose ses conditions : les Etats-Unis doivent cesser d'aider les rebelles et de menacer Damas.