Perspectives...

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, l'Afrique du Sud a su se présenter sous son meilleur jour pendant ces quatre dernières semaines. Les nouvelles infrastructures mises en place pour cet événement ont fonctionné. La criminalité a été quasi inexistante, du moins pour les afficionados du ballon rond, parce que les autorités s'y sont opposées avec véhémence et ont donné enfin les moyens nécessaires à leurs personnels. Ce pays et ses institutions ont démontré de manière éclatante ce dont ils sont capables dès que la volonté politique est là.

Pour die Welt, le onze allemand a fait la démonstration de ses talents. Et Joachim Löw va être décoré de l'Ordre fédéral du Mérite pour avoir mis sur pieds une équipe qui a su faire preuve de caractère et de sens moral. Cette Coupe du Monde, où les Allemands ont offert de nombreuses belles actions au public fait espérer à l'Allemagne de pouvoir enfin se débarrasser de son style footballistique traditionnel encombré de ses vertus ancestrales.

En titrant qu'après la Coupe du Monde c'est aussi avant les Jeux Olympiques, la Süddeutsche Zeitung élargit l'analyse. Mais le quotidien de Munich se concentre surtout sur le nouveau gouvernement minoritaire de Rhénanie du Nord-Westphalie et sur le rôle du parti Die Linke, la gauche radicale. Son concept est clair : jouer les imprévisibles et faire en sorte que le SPD et les Verts le courtisent pour obtenir son accord. Mais Die Linke est prévisible parce qu'il ne fera rien pour faire chuter ce gouvernement. Car en cas de nouvelles élections, il risque de ne plus entrer au parlement régional. Si les biographies de ses onzes membres sont fortement marquées du sceau de la subculture gauchiste, leur volonté de conserver leurs acquis est par contre très bourgeoise.

Cette solution de secours d'un gouvernement minoritaire offre de nouvelles chances, estime la Frankfurter Rundschau. Un gouvernement qui recherche des majorités considère son parlement comme un véritable organe de décision. Au lieu d'imposer ses vues grâce à sa majorité, il doit convaincre. Et convaincre, c'est aussi gouverner.

Pour la Tageszeitung, ce modèle est aussi une chance pour Die Linke qui peut accompagner de manière critique mais constructive les sociaux-démocrates et les écologistes et démontrer ainsi sa capacité à assumer des responsabilités politiques. Et puis, si ce modèle marche, pourquoi alors ne pas songer à une alliance SPD, Vert et Die Linke dans le cadre des prochaines élections législatives en 2013 ?