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Plaie d'argent n'est pas mortelle ?

Christophe Lascombes30 septembre 2010

La presse allemande d'aujourd'hui revient sur les propositions de renforcement du pacte de stabilité européen et sur le projet d'Angela Merkel de faire participer les locataires aux coûts de rénovation des immeubles.

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Le Commissaire Européen aux Affaires Économiques affole les états membres avec un Pacte de stabilité plus sévère.Image : AP

Voilà comment le gouvernement s'occupe de ses administrés, ironise la Frankfurter Rundschau. Pour la réforme de la santé, ce sont les assurés qui paient. Pour participer au remboursement des dettes de l'État, les chômeurs doivent renoncer aux allocations familiales et aux allocations logement. Les hôteliers bénéficient de la baisse de la TVA et les banques sauvées par les deniers publics recommencent à distribuer l'argent aux investisseurs et aux managers. Apparemment, il ne manquait plus que les locataires. Maintenant, ils peuvent financer les mesures d'isolation. Comment, cela leur coûte plus cher ? Mais c'est normal, pour contribuer au bien public, n'est-ce pas ?
La chancelière ne devrait pas oublier que le parc locatif est aussi un marché, souligne die Welt. Une obligation légale de répartir certaines charges sur les locataires n'apportera rien à l'environnement ni aux propriétaires si elle ne peut pas être appliquée dans la réalité. Pour lancer de véritables impulsions en faveur de la protection du climat, il faut faire deux choses : premièrement, faire en sorte que les propriétaires puissent profiter de manière non bureaucratique des possibilités légales existantes et deuxièmement : l'État lui-même doit supporter une partie de la charge financière sous forme d'incitations fiscales et de primes à l'investissement.

Angela Merkel Millenniums-Gipfel
Pour trouver l'argent nécessaire, la chancelière n'hésite pas à ponctionner le citoyen.Image : AP

L'Europe se veut plus sévère


À propos d'état et de finances, la Commission européenne veut renforcer le Pacte de stabilité et punir plus sévèrement à l'avenir les mauvais élèves de l'Union européenne. Les chefs de gouvernement des pays de l'Union ont expliqué publiquement vouloir mettre de l'ordre dans leurs finances respectives, se moque la Süddeutsche Zeitung. Ils ont créé des commissions et demandé à la Commission européenne de renforcer les règles. Très bien. Mais voilà que Bruxelles fait des propositions concrètes en ce sens. Tous les gouvernements veulent soudain faire machine arrière. Apparemment, ils viennent de réaliser qu'ils allaient devoir abandonner à l'Europe des prérogatives importantes.
Quand l'Europe s'éveillera, telle pourrait être la devise du Commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn, constate la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Renforcer la sévérité du pacte de stabilité, c'est mettre fin aux pratiques acceptées jusqu'à présent de fermer les yeux sur les erreurs des pays endettés par peur de se retrouver un jour soi-même sur le banc des accusés. Mais la proposition de monsieur Rehn est délicate car elle sape les fondemants mêmes de la souveraineté politique et économique des parlements nationaux. La résistance véhémente de certains états - et de la France en particulier - montre bien que cette stratégie ne va pas forcément atteindre son but.

EU Kommission in Brüssel
Pour assurer le Pacte de Stabilité, la Commission Européenne veut disposer de pouvoirs plus étendus: Les états renâclent...Image : Audiovisual Library European Commission

Auteur : Christophe LASCOMBES
Édition : Philippe POGNAN