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Politique du consensus

Anne-Julie Martin6 avril 2009

En Une de tous les journaux allemands, on retrouve aujourd’hui un nom : celui de Barack Obama.

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Barack Obama à PragueImage : AP

Barack Obama, son nom, mais aussi son visage. On peut voir le président américain lors de son discours hier à Prague, accueilli par une foule en liesse. Les derniers jours, note la Frankfurter Allgemeine Zeitung, ont été pour lui l'occasion de découvrir la scène internationale sur laquelle il va se mouvoir pendant les années à venir. A Londres, Barack Obama a pu constater que les Européens étaient en complet désaccord sur les moyens de lutter contre la crise. Au sommet de l'Otan et à Prague, ses partenaires lui ont fait comprendre que, s'ils étaient prêts à adopter sa nouvelle stratégie pour l'Afghanistan, ils ne s'engageraient pas autant que les Etats-Unis sur le terrain. Obama s'est posé en médiateur, apaisant les querelles ou évitant les questions délicates. Mais l'on sait qu'il y a des limites à la politique du consensus. Il a gagné en sympathie en tant que diplomate, mais le jour viendra où il devra aussi prendre des décisions impopulaires.


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viron 30.000 personnes sont venues assister au discoursImage : AP

A Prague, Le président américain a souhaité un monde sans armes nucléaires. Barack Obama a raison et il a tort, estime die Welt. Il a raison de signaler le danger de la nouvelle course à l'armement nucléaire. Mais il a tort de croire que le monde serait ainsi meilleur, il serait au contraire plus dangereux. Car renoncer à la bombe atomique, dont la logique politique depuis Hiroshima et Nagasaki réside dans sa non-utilisation, relancerait le recours aux armes conventionnelles. Par ailleurs, on ne peut pas supprimer le savoir permettant de produire l'arme nucléaire. Or entre l'exploitation civile et l'exploitation militaire, il n'y a qu'un pas. La Corée du Nord, armée jusqu'aux dents, a prouvé que l'on peut développer ce genre de programme en toute discrétion.


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A Seoul, la télévision informe la population sur le lancement de la fusée nord-coréenneImage : AP

La Corée du Nord justement, a effectué hier le tir de fusée annoncé. Pour la Süddeutsche Zeitung, il est clair qu'il s'agissait d'attirer l'attention du nouveau président des Etats-Unis, une sorte de cadeau de bienvenue. Il s'agit pour Pyongyang de sonder le terrain. Selon le journal, Barack Obama ne devrait pas répéter les erreurs de son prédécesseur. Ici il n'y a pas d'option militaire possible. Quant aux sanctions, Kim Jong II n'en a que faire : contrairement à la population, il peut continuer à importer des sushis depuis Tokyo. Ce qu'il faut maintenant, c'est sortir de ce cycle absurde basé sur le schéma provocation / sanction.