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Présidentielle au Rwanda, des candidats "harcelés"

Etienne Gatanazi
2 août 2017

A trois jours de l'élection présidentielle au Rwanda, les deux seuls candidats à s'opposer au président Paul Kagamé dénoncent les harcèlements dont ils sont victimes.

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Kenia Wahlen
Image : Reuters/M. Eshiwani

"Nous avons dû changer de lieu de façon imprévue" Frank Habineza candidat Democratic Green Party

 Frank Habineza du Democratic Green Party et Mpayimana Philippe, candidat indépendant, ont dit avoir été plusieurs fois obligés de changer au dernier moment le lieu de leur meeting. Leurs déplacements en région étant souvent mal accueillis.


La mention "élections libres et transparentes" est inscrite sur tous les documents de la Commission nationale électorale au Rwanda. Pourtant, de nombreux rwandais n'y voient pas plus qu'une simple déclaration de bonne intention.

En juin dernier, plusieurs politiciens dont les candidatures à la présidentielle ont été écartées ont saisi les médias, se plaignant que les autorités les empêchent de réunir les signatures nécessaires à la validation de leurs candidatures.

Ruanda Wahlen
Le président sortant Paul Kagame en campagne pour sa réélectionImage : Picture alliance/Zumapress/G. Dusabe

"N’allez pas le voir”

Ainsi, Diane Rwigara, écartée de la course à la présidence, a été accusée d'avoir présenté des signatures de personnes décédées. Une accusation démentie par l'intéressée. 

Le président Paul Kagamé a pour sa part qualifé d'"ignobles" et "inacceptables" les harcèlements subis par ses opposants. Frank Habineza, candidat du parti vert démocratique du Rwanda, explique pourtant comment lui et ses partisans ont dû affronter des tracasseries administratives et même l'envahissement de leurs meetings

“Un autre exemple, c’est Kirehe où nous avons dû changer de lieu de façon imprévue", affirme-t-il. "Une autre fois, les autorités locales ont saboté un de nos meetings en envoyant plus de 300 élèves en tenue du FPR qui nous criaient dessus et nous huaient. Ils criaient NON à tout ce que nous disions.” 

Autre candidat, Mpayimana Philippe, dit avoir également dû faire face à des problèmes similaires.“Je devais faire campagne dans une région du sud, à Busanze, qui est ma région natale", explique-t-il. "Et il y a eu une réunion préalable où les autorités ont fait passer le message : 'N’allez pas le voir'.”


Ces actes ne sont toutefois pas passés inaperçus. La police a arrêté deux hommes : le secrétaire exécutif du secteur de Busanze au Sud et le maire du district de Rubavu à l’Ouest. La police affirme vouloir poursuivre ses investigations concernant ce genre d’irrégularités